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L'eau est moi

Publié le 29 août 2021 par Alexcessif
L'eau est moiBonnie à la niche, vaillante et repue Mille et quelques bornes, du vent dans les mollets, voir quelques amis.Comme à la voile il faut composer avec le vent, la météo, ressentir que nous sommes si peu Paris-Carennac avec quelques crochets

Canal des deux mers, Garonne, Tarn, Leyre, Bassin, La Palue, le Midou, la Douze, le courant d'Huchet, l'Eure, le Loir, Rhône

"Many rivers to Cross" j'ai marché sur l'eau longtemps cherchant ma place sur terre mais jamais ni en Dore, ni en Dogne. C'est peut-être par là ....................................................................................................L'eau est moi
Pour faire un gabareau, il fautDes gabaritsDu mélèzeDe l’aulneDu vergneDe l’acaciaDu chêneDu canabisDu goudronDe l’eauEt le secretAlors … … le gabarit n’est pas le fils du gabareau qui est le petit de la gabarre, non ! C’est une sorte de patron-point de papier mais de bois- comme en utilisent les couturières, le plan grandeur réelle des formes des différentes essences qu’il faudra donner à la matière pour fabriquer cette "barque" le gabareau, réplique en modèle réduit, des anciennes gabarres, ces bateaux de transport en usage au siècle dernier sur la Dordogne. Une série télé en avait fait l’objet du scénario "La rivière espérance" au siècle dernier aussi mon dieu, déjà !Nous sommes réunis pour ce moment historique, probablement le dernier, où une fillette baptise au champagne ce petit bout de France dans un village discret ce que d’aucuns qualifieraient d’obsolète, les seuls luxes qu’il nous reste : le champagne et la mémoire."Les arbres qui vont bien" comme dit Philippe (si vous faites carrière utilisez l’expression "mon ami" devant le prénom) sont affectés aux diverses planches selon leur emplacement et leur fonction. Le codex n’existe pas. Seul le savoir faire du dernier faiseur de barque subsiste dans l’esprit et la main de Roland (j’aimerais pouvoir dire"mon ami") Le secret commence ici : le savoir faire dans le choix des essences, la façon de les courber, d’harmoniser l’assemblage, faire bon usage du chanvre- aussi connu sous le nom de canabis - et du goudron, créer la complicité du rigide et du souple et, au moment de la mise à l’eau veiller à l’union intime des planches grâce à l’eau qui en dilatant le bois donnera à l’assemblage sa parfaite étanchéité. C’est l’eau "du dedans" qui empêche l’eau "du dehors" d’entrer. Une autre partie du secret réside dans la quantité d’eau nécessaire afin que le bois ne se dessèche et perde sa flottabilité. C’est pour cela que l’on voit en bords de Dordogne ces barques entre deux eaux qui semblent se dissoudre dans la rivière (et dix sous c’est pas cher)Certaines sont ou seront abandonnées puisque passent au fil de l’eau les descendants de l’aïeule : des canoës en plastok.Bien sûr tout cela est obsolète. Au règne de la norme administrative et du principe de précaution on voit défiler des touristes avec des gilets de sauvetage par 40centimètres de fond dans des embarcations insubmersibles.Dans un autre temps bien lointain, le gabareau fondra comme un sucre dans une tasse de café. Ses molécules s’uniront à l’eau pour l’éternité. Un mariage indissoluble et l’eau se souviendra de lui... et le temps- combien de temps?- un certain temps!

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