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TRANSFERTS HOSPITALIERS : La nécessité d’optimiser les protocoles

Publié le 29 août 2021 par Santelog @santelog
Face à la pénurie de lits de réanimation, de nombreux pays ont ainsi été contraints de recourir au transfert de patients, d’un établissement à un autre, et au cours des pics de l’épidémie, d’un pays à un autre (Visuel Adobe Stock 158978688)Face à la pénurie de lits de réanimation, de nombreux pays ont ainsi été contraints de recourir au transfert de patients, d’un établissement à un autre, et au cours des pics de l’épidémie, d’un pays à un autre (Visuel Adobe Stock 158978688)

On se souvient de la nacelle norvégienne nommée EpiShuttle, développée pour transférer en toute sécurité des patients des soins d'urgence vers d'autres services hospitaliers et, au-delà d’une meilleure réponse au COVID-19, pour mieux lutter contre les pandémies. Face à la pénurie de lits de réanimation, de nombreux pays ont ainsi été contraints de recourir au transfert de patients, d’un établissement à un autre, et au cours des pics de l’épidémie, d’un pays à un autre. Ce bilan des transferts, publié dans l’Emergency Medicine Journal alerte, ces transferts sont sujets à un taux élevé d'accidents, qui surviennent chez près de 4 transferts de patients sur 10. Loin de renoncer à ce recours ultime, ce retour d’expérience va permettre d’optimiser ces protocoles.

Si on s'attend à un risque élevé d’incidents lors du transport de patients, c’est une des toutes premières études à préciser leur fréquence, leurs types et les facteurs de risque possibles. Parmi les principaux incidents recensés, figurent ainsi, le « piégeage » des membres, des collisions ou chocs et des problèmes de cathéter. Ces types d’incidents se sont ainsi produits dans près de 4 transports de patients sur 10 en moins de 2 mois. Ces premières données incitent aujourd’hui les chercheurs à demander des améliorations dans la formation des professionnels au transfert de patients et dans la préparation des équipements et autres ressources nécessaires.

Une meilleure formation des urgentistes au transfert et préparation des matériels

restent nécessaires, écrivent les experts australiens, dans leur communiqué.

L’équipe a mené une analyse et un suivi des transports de patients adultes en chariot ou en fauteuil roulant des soins d'urgence vers d'autres services à partir d’un grand hôpital australien entre le 30 janvier et le 20 mars 2020, a consigné le nombre et la nature des incidents, les facteurs prédisposants et les préjudices causés aux patients. 738 transferts de patients, âgés en moyenne de 69 ans ont été observés et analysés. Parmi les principaux résultats :

  • des incidents sont consignés au cours de 39% des transferts ;
  • parmi ces transferts avec incident, 23% n’ont connu qu’1 seul incident ; 16% plus de 2 incidents ; ce qui suggère une marge d’amélioration possible ;
  • 1 incident sur 4 (24 %) est causé directement par patient, son comportement ou ses symptômes (agitation, toux, mobilité des membres) ;
  • 54 % des incidents sont en lien avec les équipements, les plus courants étant des collisions et des problèmes avec les cathéters, les tubes endotrachéaux, de ventilation et les dispositifs de surveillance ;
  • 23 % des incidents sont ainsi associés aux cathéters, le plus courant étant l'accrochage ou l'enchevêtrement.

Les facteurs de risque comprennent :

  • le nombre de pièces d'équipement en jeu au cours d’une manœuvre,
  • l’hypertension artérielle chez le patient,
  • une température anormalement élevée ou basse,
  • un faible score de coma de Glasgow (niveau de conscience du patient)

Principaux effets indésirables :

6,5% des incidents ont affecté négativement le patient

  • la détresse émotionnelle (13 patients);
  • la douleur (9);
  • la dyspnée ;

ainsi que :

  • gaspillage de dispositifs, matériels et ressources ;
  • agressivité contre les personnels de santé (2) ;
  • accidents isolés d'exposition au sang (AES) ;
  • risques de chute (évitée de justesse) ;
  • prolongation du délai de traitement ;
  • réduction excessive de la sédation ;
  • délogement d’une canule ;
  • perte d’un EPI et exposition du soignant ;

Cette étude d'observation n'a impliqué qu'un seul hôpital et ses données sont peut-être incomplètes, mais elles soulignent l’importance d’une meilleure préparation des équipes dédiées et des ressources  avec l’objectif d’établissement de nouveaux protocoles de transfert des patients, en particulier en fonction de la distance, de la durée et du mode de transport.

Source : Emergency Medicine Journal 22-Aug-2021 DOI : 10.1136/emermed-2021-211409 Risk events during intrahospital transport of patients from the emergency department: a prospective observational study (In Press) via AAAS 23-Aug-2021 Moving emergency care patients to other hospital departments prone to high mishap rate

Lire aussi : COVID-19 : L’EpiShuttle ou la nacelle qui transfère les patients en toute sécurité

Équipe de rédaction SantélogAoût 29, 2021Rédaction Santé log




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