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La Casa de Papel (Saison 5, Partie 1) : ils m'entrainent au bout de l'ennui...

Publié le 04 septembre 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Lorsque l’on tire sur la corde, celle-ci finit toujours par rompre. Les cinq premiers épisodes de la dernière saison de La Casa de Papel sont là et à part ouvrir des portes ouvertes et étirer l’histoire en longueur, il ne se passe strictement rien. La force de La Casa de Papel était de créer des twists invraisemblables qui permettaient de maintenir un véritable rythme. C’est d’ailleurs sur ce modèle que sont nées de nombreuses séries sur Netflix depuis le succès de La Casa de Papel : Innocent, Qui a tué Sara, Sky Rojo et j’en passe. En cinq épisodes, La Casa de Papel réussit l’exploit d’être aux antipodes de ce qui faisait le succès de la série aux débuts : cinq épisodes qui ronronnent et enchaînent les scènes d’action. Le plus gros succès de Netflix démontre une fois de plus ses faiblesses après une saison 4 assez passable. Mais là où je suis le plus déçu dans ces épisodes c’est la façon dont est traité le twist final. Aucune émotion n’en ressort vraiment car le scénario, boursouflé par tant de scènes ennuyeuses, n’arrive pas à reprendre vigueur et à créer un engouement pour ce moment.

L’écueil de scènes d’action creuses ne permet jamais de se plonger dans ces moments sensés être forts et importants. Les assauts se multiplient et les épisodes se ressemblent. S’ajoutant à cela de multiples flashbacks venant nous raconter une autre braquage histoire pour continuer à faire vivre Palerme dans la série. Les flashbacks ne sont pas toujours mauvais dans La Casa de Papel, ils ont permis de comprendre les motivations de chacun et d’apprendre à s’attacher aux personnages. Ce que fait cette saison est artificiel, même lors d’un flashback mettant en scène Tokyo et Nairobi. C’est un comble. Les deux femmes ont pourtant une vraie alchimie à l’écran depuis les débuts de la série et en une scène cette année, les scénaristes ruinent tout. Le retour de Nairobi est alors anecdotique, comme si le fan service avait pris le pas sur la force des personnages et ce qui nous a attaché à eux. Mais ce ne sont pas les seules intrigues qui laissent la série tomber dans ses propres pièges. Monica, toujours à moitié amoureuse de son Arturo de la fabrique de monnaie et qui à cause de lui sombre ici dans une paranoïa constante et surtout invraisemblable.

Le Professeur, qui était arrêté en pleine mission par Alicia Sierra à la fin de la saison dernière s’en sort simplement en donnant naissance à son enfant. La séquence ne délivre aucune émotion (alors qu’un bébé c’est tout de même un beau moment habituellement) et surtout semble être là pour facilité la tache aux scénaristes et ainsi retourner la situation. Sierra va se ranger du côté du Professeur et c’en suivra que pourra. A force de donner à chacun des personnages l’occasion de changer de camp en un coup de baguette magique, La Casa de Papel devient sa propre parodie. C’était sympathique au début mais tout est prévisible et les twists les plus saugrenus ne passent plus. Car on sent que les scénaristes tirent sur toutes les cordes disponibles sans parvenir à créer un quelconque engouement. Le seul personnage qui m’intéresse encore dans La Casa de Papel c’est Raquel. Si la façon dont elle est devenue braqueuse est assez amusante et délirante, Itziar Ituno est parfaite et malheureusement trop peu présente dans ces cinq épisodes.

Il y a un autre élément qui me gène dans La Casa de Papel et c’est le lieu. A chaque saison son lot de découvertes de lieux qui n’ont rien à faire dans la banque d’Espagne. Je ne savais pas qu’il y avait un musée incas, une salle de bain, une chambre froide d’abattoir, une fonderie, etc. Après avoir passé trois saisons dans ce même lieu je peux comprendre que les scénaristes aient envie de créer des situations dans des endroits différents afin de ne pas donner l’impression au spectateur que l’on tourne en rond. Mais alors qu’ils créent des pièces cohérentes avec l’esprit d’une banque. Je ne sais pas ce que La Casa de Papel veut faire pour conclure le récit mais plus on avance et plus les scénaristes se prennent les pieds dans le tapis par manque cruel d’idées. Le premier épisode de cette saison s’appelle « Au bout du rouleau » et symbolise parfaitement ce que j’ai ressenti tout au long de ces cinq épisodes épuisants.

Note : 3/10. En bref, la mascarade devient l’ombre d’elle-même et ne m’amuse plus. Cinq épisodes de scènes d’action creuses qui ne font jamais avancer le récit et le laisse flotter au beau milieu d’un océan de personnages en roue libre.

Disponible sur Netflix


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