Après trois saisons sur Chiller (dont deux aidée par Netflix), Slasher: Flesh and Blood est revenue pour une saison 4. La série d’Aaron Martin aurait pu mourir et être laissée à l’abandon. C’est ce que je pensais étant donné que le créateur a une série sur Netflix (Another Life) et qu’il est depuis quelques temps sur la production de cette dernière. Pour autant, une saison 4 a été commandée dans le plus grand des silences avec une toute nouvelle histoire. Et quand on voit David Cronenberg au casting dans le rôle du patriarche, on ne peut qu’être curieux. Au tout début, Slasher: Flesh and Blood ressemble à une sorte de roman d’Agatha Christie mélangé à Harper’s Island (le slasher de CBS il y a quelques années). Autour du petit jeu pour l’héritage familial nous avons un tueur en série qui rode. Pour préserver le nom de la série, Slasher: Flesh and Blood s’amuse avec tous les meurtres que l’on nous offre. Ils sont tous plus gore les uns que les autres et je dois avouer que c’est bien ce qu’il y a de plus séduisant là dedans.
Contrairement aux deux premières saisons de Slasher qui avaient du mal à tirer parti du nom de la série, la saison précédente était excellente et celle-ci reste dans la même lignée. Les meurtres sont plus originaux et surtout bien trouvés. L’idée de rassembler tous les personnages sur une île m’a tout de suite fait penser à Harper’s Island et c’est une assez bonne idée. Cela permet en plus de ça d’éviter que des personnages s’échappent et que les meurtres s’enchaînent à la vitesse de l’éclair. Bien qu’il n’y ait pas une quantité infinie de personnages, chaque épisode a droit à ses morts. Là où la saison 1 de Slasher ne savait pas gérer le timing, l’anthologie d’Aaron Martin a su maîtriser la mécanique au fil des saisons. Les huit épisodes manquent de frissons notamment car certains personnages sont ennuyeux mais les meurtres sont là.
Les twists de la saison ne sont pas les meilleurs. Il y a quelques bonnes idées mais ce n’est clairement pas pour les twists que Slasher: Flesh and Blood est intéressante. Le point de départ a son intérêt mais là aussi cela manque par moment de surprises. L’idée de créer un jeu pour hériter de la fortune familiale aurait pu être une bonne idée si les scénaristes avaient su apporter ce côté Succession rencontre Scream. Le mélange des deux ne fonctionne pas toujours et donne l’impression que ce n’est qu’un dispositif pour justifier le reste. Pourtant les personnages auraient dû être attachants (au moins quelques uns). A chaque fois que Slasher: Flesh and Blood nous délivre un twist, cela ne fait que me faire détester les personnages et avoir envie de les voir mourir dans d’atroce souffrance. L’univers des personnages et leurs relations ne sont pas suffisamment développés pour que l’on ait l’impression de suivre les aventures d’une famille.
Fort heureusement que Slasher: Flesh and Blood fait quelques efforts ici et là pour garder sa mécanique intacte. Il est facile de se laisser prendre au jeu d’un divertissement estival qui sait offrir quelques surprises. La présence de David Cronenberg est un plus. Après tout il reste l’un des maîtres de l’horreur et cela permet d’adouber la série d’une certaine façon. Son personnage n’est pas spécialement intéressant mais la série a le mérite de le transformer en un vilain. Je n’attendais rien de cette saison 4 de Slasher si ce n’est de renouer avec ce que j’avais apprécié dans la saison 3 et j’ai plus ou moins eu ce que je voulais.
Note : 5.5/10. En bref, un slasher avec des meurtres gores et suffisamment efficaces pour faire oublier par moment les faiblesses du développement des personnages.
Diffusée sur Shudder aux Etats-Unis. Prochainement en France.