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Critique Ciné : Mourir Peut Attendre (2021)

Publié le 06 octobre 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Mourir Peut Attendre // De Cary Joji Fukunaga. Avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Ralph Fiennes et Rami Malek.

Mourir Peut Attendre c’est la fin d’une ère. Celle de MGM sous sa propre effigie. Maintenant rachetée par Amazon, la MGM va pouvoir détenir une partie non négligeable de la franchise James Bond et peut-être l’amener à changer de direction. Sauf que je suis assez stupéfait par l’incapacité de Mourir Peut Attendre à cacher les défauts de Spectre. Mourir Peut Attendre a pourtant ses très bons moments et un épilogue émotionnel plutôt réussi mais le problème de Mourir Peut Attendre comme de Spectre est de vouloir associer tous les films Bond avec Daniel Craig sans que cela soit croyable. Si c’était une bonne idée dans Skyfall, ça l’a moins été pour la suite. En restant sur la même ligne, comme une bonne vieille série, Mourir Peut Attendre embarque donc dès le début tous les défauts du film précédent. On a donc 2h45 de film où le but est de délier le casse tête chinois qu’était Spectre afin de tenter de lui donner du sens et de la direction.

Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s'agit de sauver un scientifique qui vient d'être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d'un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…

On ne peut pas dire que Cary Joji Fukunaga (True Détective, Beats of No Nation) sache apporter quoi que ce soit au cinéma d’action. Ce qu’il sait faire de plus beau tient dans les moments les plus intimistes du récit qu’il caresse d’un voile, comme si l’on préparait la mise en bière de la franchise. Il offre alors tout un tas de clin d’oeil à la franchise et des références parfois plus ou moins réussites. On sent que Mourir Peut Attendre cherche à boucler une boucle, celle de plusieurs années de James Bond. Safin (Rami Malek) notamment qui n’est pas sans me rappeler Dr No, le premier film de la franchise. Nous avons aussi un clin d’oeil à Vesper Lynd (Eva Green) de Casino Royale, clairement là pour boucler une boucle qui hante Bond depuis qu’elle est décédée. Sauf que le film n’apporte rien en dehors d’un clin d’oeil. Ce n’est pas la première fois que Bond visite la tombe d’une femme qu’il a aimé. C’était déjà arrivé dans Rien que pour vous Yeux.

Les voitures sont elles aussi ces symboles que l’on oublie pas. En dehors de la voiture que l’on retrouvait à la fin de Spectre (et qui avait été détruite dans Skyfall), nous avons une autre voiture de Bond, celle de Tuer n’est pas Jouer où Timothy Dalton faisait ses débuts. Je suis fasciné par les Aston Martin dans James Bond et ces petites références me vont droit au coeur. L’une des références de mise en scène les plus frappante à mes yeux est peut-être anecdotique pour vous mais lorsque Bond est sur l’île, il tue l’un de ses assaillants hors caméra dans une séquence inspirée de la scène d’introduction du barillet où Bond se retourne et tire. C’est presque rien mais le fan de la franchise que je suis a été séduit. En dehors de tout ça, Mourir Peut Attendre est un fourre tout dont le scénario a du mal à se dépatouiller. Le récit reste parfois assez fluide mais pas suffisamment. Là où Skyfall avait réussi quelque chose de brillant, Mourir Peut Attendre continue sur la lancée d’un Spectre mi réussi, mi raté.

Si j’ai aimé Daniel Craig dans le costume de 007, je dois avouer que tout l’univers construit autour de lui avec James Bond méritait un départ un peu plus intéressant que celui offert ici. On retrouve cependant un peu plus d’humour bienvenu qui permet parfois de remettre le spectateur en selle. Enfin, Léa Seydoux et ses minauderies de film d’époque se déroulant dans un château français n’aident pas vraiment. Tout ce que Mourir Peut Attendre fait et ajoute à Madeleine n’aident pas forcément à s’attacher au personnage. Si je suis déçu par Mourir Peut Attendre, il n’en reste pas moins un film d’action assez efficace par moment et l’émotion, qu’on le veuille ou non, vient toute seule à la fin.

Note : 5.5/10. En bref, embourbé dans les problèmes de Spectre, Mourir Peut Attendre a du mal à se dépatouiller du récit faussement complexe qu’il a sous les yeux. Reste tout de même de jolis éléments qui permettent de nous offrir un divertissement presque efficace comme son premier acte, réussi.

Sorti le 6 octobre 2021 au cinéma


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