Bande son: Je hais les dimanche
Il y a sept ans, pile le jour anniversaire de mes 60 piges* une jeune femme s’est levée pour me céder sa place dans le métro !!!Hans Solo a ressenti un coup de vieux sans doute parce qu’elle était jolie. Elle envoyait le message que j’aurais pu être son père.J’ignore de quel côté tombent les feuilles d'automne dans le camp d’en face mais chez les poils aux pattes c’est souvent la compète sans le podium, la limitation du nombre de proies, la disette, le rationnement. La quête se termine sans avoir trouvé la femme de ta vie. Existe-t-elle seulement ? L'as tu reconnue? En es-tu digne à courir ainsi plusieurs lèvres à la fois ? A un certain âge, le célibat est une anomalie, il y a un vice caché, un micro pénis, de la semie-molle, une exigence d'un modèle féminin disproportionnée avec ta propre excellence work in progress, une forme de panique ( en un seul mot)Dans le bruit d'une porte qui claque et la douleur d'avoir laissé trainer tes doigts, tu relis!Seconde lecture, comme ce crevard de subconscient te fait prendre tes vices pour des vertus, tu penses équanimité, pantoufles et repos. Tu prends du bide en croyant être un sage. Tu révises ton Lao Tsoin-Tsoin. Il y aura dans son Tao-Te- king une phrase qui t’ira comme un gland puisque tu marches désormais sur la Voie de la Vertu et de la naïveté. T'inquiète, le vocabulaire est si riche: tu écriras "réhabilitation" à la place de "renoncement".Tu mates de la centenaire sur le mercato. T’es mur pour dormir à côté d’un déambulateur, les dents dans un verre en concevant l’idée cadeau d’une boite à lunettes fourrée de fourrure synthétique au chevet de ta table puisqu’elle est desservie.C’est time to die. James, James Bond est mort.Et puis non !T’as droit à un dernier tour de manège !Elle a lu tes ratures, aimé ton désespoir, ton sourire désabusé, ta sobriété que tu fais passer pour du détachement, t’es moche mais t’as du charme. Fais pas le con, petit.Si tu ne vis pas avec la femme que tu aimesAime la femme avec qui tu vis.L’une existe, l’autre est passée !
* C'était le jour où K. m'avait invité au Théâtre de l'Atelier pour assister à la pièce sur Anna Politkovskaïa, un one woman solo joué magnifiquement par Anne Alvaro. Je m'en souviens comme si c'était hier.