Six ans après Braqueurs, Julien Leclercq retrouve Sami Bouajila pour raconter un spin off du film en série sur Netflix. Depuis son contrat prolifique avec Netflix, Julien Leclercq ne s’arrête pas et a le mérite de faire des propositions. Ce réalisateur et scénariste a un vrai talent pour construire des récits nerveux et haletants. Braqueurs la série ne s’arrête jamais. Durant six épisodes on est tenu au rythme des armes à feu. Si l’histoire reste assez simpliste, c’est dans son enquête que Braqueurs la série fonctionne. Entre les fusillades bien menées, un suspense assez réussi et des criminels prêts à tout, on se retrouve embarqués dans une aventure qui n’a de fin que lorsque la série s’arrête. Les fusillades sont une vraie marque de fabrique du réalisateur français et elles sont dans la série réussies et efficaces. Digne des réalisateurs d’action américains, le frenchie reprend des thématiques qui lui sont chers et surtout son acteur fétiche Sami Bouajila. Ce dernier est parfait du début à la fin.
Quand sa nièce contrarie un puissant baron de la drogue, Mehdi et sa bande de pros du braquage se retrouvent au cœur d'une guerre des gangs violente. Très violente.
Le but de Braqueurs n’est pas de faire dans la dentelle ni même de nous raconter quelque chose de crédible. Les dialogues sont souvent clichés mais au delà de ça cela colle parfaitement au genre lui-même. On est tout de même assez loin d’un Gomorra mais l’ambition est ici totalement différente. Les vilains et les gentils sont un peu sur la même longueur d’ondes. Le rythme est suffisamment soutenu durant la saison pour que l’on ne voit pas trop le temps passer. Les braqueurs contre des narco-trafiquants, rien de neuf sous le soleil et pourtant malgré tous les défauts que le film peut avoir il mélange les influences dans la mise en scène. De Michael Mann à John Wick le film se permet tout. La violence a beau être très présente elle n’est pas vraiment gratuite. Disons que Braqueurs la série fait suffisamment de choses pour justifier ce qu’il fait de plus violent.
L’esprit du film est présent et même poussé à son paroxysme. L’argent de Netflix a clairement donné des ailes à Julien Leclercq qui en fait bon usage. On multiple les lieux et l’on donne à la série une allure de film. Sa mise en scène nerveuse est mise au service du récit de façon intelligente et la bande son toujours au diapason avec les images. Je regrette cependant que les petites frappes de cité soient jouées par des acteurs qui ne connaissent pas leur métier et qui du coup en fond des caisses. Braqueurs la série a le mérite de ne durer que six épisodes ce qui permet de passer à côté de scènes ennuyeuses. Si a certains moments le film laisse retomber la pression c’est simplement pour mieux nous embarquer à nouveau dans des joutes d’armes à feu à balles illimitées.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Julien Leclercq maitrise le genre à la perfection. Depuis L’Assaut il n’a de cesse de faire des propositions égales. Yanis (le héros incarné par Sami Bouajila dans le film) devient Mehdi dans la série et prépare tous ses coups avec minutie. Mais lorsque sa nièce est kidnappée alors tout part en sucette et la guerre ne s’arrêtera que lorsque tout le monde sera mort. On est ici dans la veine de Balle Perdue (2020, Netflix) et l’action n’a pas de cran d’arrêt. J’en redemanderais bien un peu…
Note : 7/10. En bref, une série nerveuse qui ressemble à Julien Leclercq.
Disponible sur Netflix