Qu’il s’agisse de Michel Barnier ou de Valérie Pécresse, le ton est le même. Alors que le premier cité a négocié le Brexit et défendu les intérêts de l’Union européenne pendant plusieurs années, le voilà devenu un défenseur des lois nationales qui, dans la hiérarchie des normes, devraient primer sur les textes européens. Quelle tristesse. Alors que cet homme présentait les meilleures qualités morales, le voilà pris dans le piège d’une campagne électorale à droite pour le moins surprenante. Pour ne pas être en reste, Mme Pécresse entonne le même refrain imitant les Polonais et les Hongrois bienheureux de bénéficier — et largement — des subventions européennes. Tomber à bras raccourcis sur l’Europe a toujours été le sujet favori de l’extrême droite et maintenant de la droite. On ne se refait pas.
Et pourtant. Chaque état sait en rejoignant l’union, qu’il devra veiller à l’application des lois européennes et voter la transcriptions des dites lois dans les textes nationaux. La Grande-Bretagne en avait d’ailleurs fait son cheval de bataille et Boris Johnson revient à la charge dans le cadre du projet de nouveau protocole sur l’Irlande du nord et la frontière avec l’UE. Bojo a beaucoup menti et il ne lui sera pas beaucoup pardonné.
Un homme (ou une femme) politique ne peut pas tout se permettre. Je sais bien que les promesses n’engagent que ceux et celles qui les écoutent mais tout de même : « Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites » aimait à dire le sapeur Camenbert. M. Barnier et Mme Pécresse, candidats…à la candidature dans le cadre du congrès de l’UMP devraient se montrer plus regardants quant à la manière de conduire leur campagne.
L’Europe à 27, à 30 ou 32 ( ?) ne peut fonctionner que si les règles communes sont acceptées par tous. Quand le gouvernement polonais « vire » les juges qui ne lui plaisent pas du tribunal constitutionnel pour les remplacer par des magistrats à la botte pressés de dire le nouveau droit « supérieur » au droit européen, il sort de la règle commune et doit en assumer les conséquences. Sortir de l’UE ? Vous n’y pensez pas. La vache est bien grasse et peut encore servir.
Quant à Mme Pécresse et M. Bertrand, ils viennent de toucher le fond en annonçant qu’ils allaient tous deux adhérer de nouveau au Parti républicain. Ils avaient pourtant claquer la porte de leur parti avec fracas jurant leurs grands dieux qu’on ne les y reprendraient plus. Face au congrès des militants (un cercle fermé donc) les deux candidats principaux auront besoin des finances de LR et de son soutien logistique. L’argent reste souvent la principale motivation des candidats putatifs de la droite républicaine. Le couple Pécresse-Bertrand n’est pas à une génuflexion près.