Magazine Info Locale

Au fil de l’actualité…….

Publié le 16 octobre 2021 par Particommuniste34200

Pourquoi le Rio Tagus rouille dans le port de Sète ?

Le Midi Libre a rappelé, jeudi 14 octobre, que le Rio Tagus est abandonné depuis onze ans dans le port de Sète. Avant lui il y en a eu bien d’autres : le Ioana échoué sur la plage de Kursaal à la fin des années 60, l’Edoil, le Florenz, etc…

Le point commun de tous ces navires, qui ont fini comme épaves, c’est qu’ils étaient tous « armés » sous pavillon de complaisance. Aujourd’hui c’est 80% des flottes qui, à l’échelle de la planète, assurent le trafic maritime international (70% des échanges).

Les pavillons de complaisance ont ouvert il y a plus de 50 ans, la voie royale à la dérèglementation économique et sociale en permettant aux armateurs d’immatriculer leurs navires dans les pays sans fiscalité, sans contrainte de sécurité maritime, bafouant le droit social maritime avec des équipes sous payées, parfois pas payées du tout, dont la vie valant moins que celle des marchandises transportées.

Le Rio Tagus, comme l’Edoil ou le Florenz ont été bloqués dans le port de Sète pour des raisons d’insécurité de navigation et pour des raisons sociales. Seule la solidarité citoyenne et l’action syndicale ont permis aux marins abandonnés, comme le navire par les armateurs, de récupérer leurs papiers et une partie de leur salaire de misère.

La mondialisation maintenant, c’est la légalisation du non droits humain et environnemental. Qui se rappelle encore que les grandes catastrophes maritimes, comme celle de l’Amoco Cadiz avec la marée noire meurtrière sur le littoral atlantique de notre pays, était dû à des « tankers » battant pavillon de complaisance ?

L’OMC, l’Europe du Marché Commun, la France également portent une lourde responsabilité dans la « légalisation » de la navigation des bateaux sans norme sécuritaire et sociale.

Je me rappelle encore de cette manifestation, dans les années 70, des patrons portuaires sétois qui au nom de « la liberté du travail » sont venus avec « des gros bras » déloger les marins et les syndicalistes CGT, et j’étais de ceux-là, occupant le poste de pilotage du port afin de protester, à Sète comme dans tous les ports français, contre les pavillons de complaisance,.

Aujourd’hui on peut certes s’émouvoir d’un Rio Tagus qui rouille dans le port et des conséquences financières pour le port et la région, mais il faut aussi se rappeler pourquoi et quelles sont les responsabilités politiques de ceux qui ont permis cela.

François LibertiInscrit maritime à la retraiteEt ancien élu de la ville de Sète  


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Particommuniste34200 4195 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte