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Le Secret — Füssen, Kalvarienberg, ce 17 octobre 2021.
Publié le 17 octobre 2021 par Luc-Henri Roger @munichandcoJe fis hier l'ascension du Mont Sacré (Kalvarienberg, la montagne du Calvaire) situé à la limite des villes de Füssen et de Schwangau. Une Chinoise de Singapour, qui tenait la permanence de l'office du tourisme de Hohenschwangau, m'avait conseillé cette randonnée en vantant les vues extraordinaires que j'aurais de la ville de Füssen depuis le sommet de la colline. Je me souvins aussi que le roi Louis II aimait à s'y rendre et qu'en 1886, le Vendredi Saint qui avait précédé son décès tragique, il était allé prier au Calvaire, faisant la route à pied depuis son château de Neuschwanstein. Je fis de même et cheminai le long du lac du Cygne pour gravir ensuite la sainte montagne. En arrivant à son sommet, je contemplai le panorama pour redescendre ensuite vers la ville tout en examinant les quatorze stations que la foi populaire avait érigées dans la seconde moitié du 19ème siècle.
À la sixième station, une grande statue polychrome du Christ couronné d'épines m'attendait derrière une porte fermée et grillagée. Je ne sais pourquoi, je fus à le contempler saisi d'une immense émotion accompagnée de larmes. Et une catholique prière gravée dans ma mémoire enfantine me monta spontanément aux lèvres :
Domine, non sum dignus
ut intres sub tectum meum,
sed tantum dic verbum,
et sanabitur anima mea.
Et à ces mots de l'évangile de Mathieu se joignirent ceux d'un psaume dont Tómas Luis da Victoria avait composé un choeur a capella que nous avions tenté d'interpréter à la chorale :
Miserere mei, quoniam infirmus sum:sana me, Domine, et sanabor.
Et bientôt, l'agnostique que je suis se mit à marmonner la même prière, en français cette fois, car c'est en cette langue qu'elle était imprimée dans mon coeur :
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, , mais dit seulement une parole et je serai guéri.
C'est alors que le Seigneur me répondit et me dit :
Ici et maintenant !
Et moi : C'est tout ?
Et Lui encore : C'est Tout !
Cette majuscule faisait toute la différence.
Une joie sereine et splendide m'envahit et j'allai m'asseoir sur un banc proche pour méditer ces paroles.