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Antonio de Michèle Standjofski aux éditions Des ronds dans l'O

Publié le 26 octobre 2021 par 7bd @7BD

Ce livre est donc le récit de la vie d'un personnage haut en couleur, particulièrement fantasque et coureur de jupon.

Et ce sympathique bonhomme en a vécu et connu des évènements, des villes, des pays, des femmes etc...

Michèle Standjofski nous raconte ainsi un beau conte retraçant l'itinéraire d'un homme hors du commun qui n'est autre que son arrière-grand-père.

A travers les souvenirs de l'auteur, on découvre donc le caractère d'un gaillard qui faisait tout pour enjoliver sa vie, et celle des autres, en racontant souvent des histoires à dormir debout mais toujours inspirées de son vécu.

Cet olibrius aimait à profiter de la vie sous tous ses aspects, et cela malgré les contextes historiques menaçants tels les guerres et autres évènements politiques.

Il s'accommodait de sa condition, flirtait à tout va pour savourer la compagnie des jolies femmes, travaillait d'arrachepied quand il le fallait, bravait les évènements pour ses convictions, etc...

Une vie de "plaisir" à 100 à l'heure !

Et qui ne l'envierait pas de cette insouciance réfléchie ?

Car oui, c'est là le summum de l'intelligence de profiter à fond de sa seule et unique vie.

On ne peut être d'accord avec tout ce qu'il a fait ou raconter, mais une chose est sûre, on aime le personnage.

Sa petite fille a donc réussi ce tour de force de nous rendre empathique afin de ressentir et d'apprécier la fougue et la rage de vivre d'un homme extraordinaire.

Le superbe travail de Michèle Standjofski relève aussi de l'exploit car il a été réalisé dans un Beyrouth en plein chaos, ou l'électricité était rare...

Et malgré cela, le livre est joyeux.

Le crayonné de l'autrice est élégant et épuré. Les compositions sont réfléchies, vivantes et sémillantes.

Les touches de couleurs parsemées sur un gris graphite égayent l'ensemble. Elles évoquent admirablement les ambiances méditerranéennes ou du moyen orient et donnent ainsi un fond très chaleureux au récit.

Les visages des protagonistes, bien que paraissant particulièrement stylisés, sont très expressifs. Ils démontrent d'un énorme talent de l'artiste de savoir transmettre des émotions par quelques traits savamment orchestrés.

Le découpage est bien varié alternant les tailles des cases toutes rectangulaires pour donner un certain dynamisme et une jovialité, tout en gardant une certaine rigueur, à l'image de la vedette du récit.

On aime aussi la diversité des onomatopées, coutumes et expressions dans les différentes langues, de l'italien à l'arabe en passant par le grecque et autres exotisme..., affichant ainsi un véritable melting-pot culturel des plus intéressant pour donner envie de voyager et s'ouvrir au monde.

Une ode à la belle vie en quelque sorte, ce qu'Antonio avait admirablement compris et qu'il a transmis à sa petite fille.

Cette BD est un bel intermède solaire qui réchauffe les cœurs.

Un bel hommage pour un sympathique olibrius, qui bien malgré lui, continu de raconter ses histoires favorites...


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