Magazine Humeur

“Smack ! Smack !”

Publié le 04 août 2008 par Jlhuss

par Makhno

Encore lui ! Tu parles d’une polyphonie !

smack.1217521512.jpg
Nan ! Nan ! Rassurez vous, je vais pas vous causer politique aujourd’hui, je suis sérieux, je vais “faire dans le sociétal” (en plus, c’est à la mode et ça fait chic).

Comme toutes les maladies contagieuses (surtout quand elles sont graves), celle là, j’avoue que je l’ai pas vue vraiment venir. Vous dire précisément en quelle année les premiers symptômes sont apparus “chez nous”, j’en suis bien incapable. Ce qui semble à peu près établi toutefois de façon certaine (par tous les grands chercheurs qui se sont penchés sur la question), c’est que c’était vers la fin des “z’années soixante”…. huit, c’est ça, soixante-huit.

bises-chocolatee.1217827819.jpg
Tout gamin et comme tous les enfants du monde (je suppose, encore que), il m’arrivait parfois d’embrasser mes parents (”la tête de ma mère, c’est vrai  !”).

En moyenne (et sauf événement exceptionnel), ça devait se produire quatre, cinq fois par an.

Ben ! C’est pas difficile : ”une”, le nouvel an, “deux” la fête des mères (réputée pétainiste), “trois” le départ en colonie de vacances, “quatre” le retour (au bout de 21 jours, je sais, j’les ai comptés) et puis une “cinquième” au hasard et pour faire un compte rond. On y est.

Mon frère, ma soeur, pas souvenir. Ca a forcément dû se produire, mais ça m’a visiblement pas marqué.

lescousines.1217521843.jpg
Les cousines, ça oui ! Mais n’allez pas vous faire des idées, c’était des “baisses claquées”, sur la joue, rien d’autre.

Pardon ?

Ah ! Oui, les “baisses claquées”, je traduis pour les mal comprenants et les parisiens (parfois, ce sont les mêmes).

Dans le septentrion, on ne dit pas “bizzzzeeu” (avec la boche en cul de poule à la fin), on dit “baisse”, en appuyant bien sur le “ssss !” (la bouche bien coincée vers le bas, c’est ça. Comme quand on a très mal).

Et “claquée” parce qu’il n’était pas question devant la famille assemblée dans ses habits du dimanche, de se laisser aller à je ne sais quel attendrissement mollasson (et suspect, voire suggestif), quand on embrassait les filles du tonton. Fallait que ça claque (les “baisses”) !

Les copains, les copines, j’en parle pas, sauf… mais la c’est un autre sujet (que je traiterai peut-être un jour), pour le reste, rien, “que dalle” (c’est pas du ch’ti, je sais), surtout et en particulier les copains, tiens ! J’préfère même pas envisager la question.

(Mais à quoi qu’y veut en venir avec ses histoires de “baisses claquées”).

Minute ! J’explique ! En plusse. C’est pas le moment de me faire “disgresser”,^parce que j’arrive au passage angoissant.

Comme chacun le sait, dans toutes les familles un peu nombreuses, y’a toujours un curé et un voleur. C’est comme ça, j’y peux rien, c’est le destin.

Dans la mienne, y’avait pas de curé (c’est sûr), peut-être bien quelques voleurs (mais c’est un secret bien gardé), y’avait aussi, une soeur à ma mère qui s’était mariée (allez savoir pourquoi), avec un Belge.

-Nan !!! Oh p’tain !!

-Comme vous dites.

C’était un Monsieur très bien, il avait bien entendu un accent (Belge aussi de surcroit), contrairement à nous (et sans être aussi riche que Benjamin), il vivait dans une certaine aisance, possédait une voiture américaine, une belle maison, avec un très grand parc autour et au milieu du parc (enfin presque), “un n’âne très doux marchant le long des houx”, (en vérité, y’avait pas de houx).

Bref, des gens comme il en faudrait  beaucoup (quoique Belges et fut ce par adoption), chez qui nous nous rendions en visite “une fois l’an, une fois”. Je dis deux fois “une fois”, à cause de l’accent Belge (comme indiqué ci dessus).

Cette visite là, c’était le cauchemar de toute la famille. Mon père faisait la gueule, rapport au tonton Belge qui portait l’étendard des curés à la procession et allait à la messe “deux fois, une fois” tous les dimanches, ma mère faisait la gueule par habitude et moi, j’angoissais sérieux.

tournai-gare.1217827984.jpg
Tout le long du voyage (en train, en autobus et pour finir en voiture américaine à partir de la gare de Tournai), je me posais la lancinante question : “en Belgique, c’est “deux”, c’est “trois” ou c’est “quatre” ?

Pas moyen de me souvenir, peur de déranger les “faiseurs de gueule”… On verra bien, n’empêche, j’ai pas envie de passer pour un mal élevé ! Bah ! On verra bien.

A tous les coups, ça manquait pas, sur le quai de la gare de la belle ville de Tournai, le premier que l’on entreprenait, c’était moi : “Regarte une fois Zefeque comme il est gaillard çui ci, viens faire la baisse à tata !”……

Pas moyen de copier sur les taciturnes, vu que j’étais le premier…

“Ah ! Bé! En Belgique c’est trois, hein !” (Zut ! Encore raté !)

(Mais à quoi il veut en venir à la fin ?)

Aussi, si vous m’interrompez toujours, on s’en sortira pas, hein ?

Revenons donc à l’épidémie actuelle.

On peut pu faire un pas dans la rue, “Smack ! Smack !”, la voisine “Smack ! Smack !”, une copine de la voisine du frère à ma soeur, “Smack ! Smack !”, un mec que j’ai jamais vu et que je ne reverrai peut-être plus jamais, “ça va toi ? Smack ! Smack !”

Remarquez, j’ai l’air de me plaindre, mais bon. J’aurais pu, les hasards de la génétique, du marché noir ou de l’Union Européenne aidant, me retrouver Belge et alors là ! Z’imaginez ! “Smack ! Smack ! Smack !”

Ah ! Non ! J’suis bien content d’être Français.

Cordialement

Makhno


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jlhuss 148 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines