Critique Ciné : House of Gucci (2021)

House of Gucci // De Ridley Scott. Avec Adam Driver, Lady Gaga, Camille Cottin, Al Pacino, Jeremy Irons et Jared Leto.

COVID oblige, cette année nous avons eu droit à deux films de Ridley Scott et deux films totalement différents. Pendant deux heures et demie, le réalisateur nous plonge dans l’histoire sordide des Gucci. Mais malheureusement House of Gucci souffre des mêmes problèmes que Tout l’argent du monde, donnant ainsi cette fâcheuse impression que le réalisateur ne sait pas conter ce genre d’histoires. Là où Le Dernier Duel (également avec Adam Driver) était le terrain de jeu parfait pour Ridley Scott, House of Gucci n’est pas vraiment ce qu’il sait faire de mieux. Question d’avis personnel, Martin Scorsese aurait été parfait pour raconter l’histoire des Gucci. Si Lady Gaga est resté dans son rôle un an et demie et que Jared Leto a subit une transformation physique pour House of Gucci, il manque au film plein de choses dont un élément essentiel : l’émotion. House of Gucci est froid, glacial même, ce qui le rend imperméable aux émotions. Rien ne transperce le spectateur, tout est engoncé dans un enchevêtrement de scènes racontant de façon linéaire cette histoire.

À la fin des années 1970, l’empire italien de la mode est à un tournant critique de son histoire. Si l’entreprise rayonne désormais à l’international, elle est handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne et une dévalorisation de la marque. Le groupe est dirigé par les deux fils du fondateur – Aldo, personnage rusé et haut en couleur, et son frère Rodolfo, beaucoup plus froid et traditionnel.

Contrairement à la narration réussie du Dernier Duel, House of Gucci fait l’inverse. Ce drame familial devient par moment ennuyeux et ce même si je m’accorde à dire que Lady Gaga apporte une certaine classe et un côté glamour au récit qui le rend de facto un brin plus chaleureux. Il se passe pourtant beaucoup de choses dans House of Gucci. Le film n’est pas radin en intrigues et dans un sens c’est aussi ce qui permet de garder le spectateur en vie dans son fauteuil. Par moment, House of Gucci devient trop. C’est un immense problème car au final cela fini par sortir un peu le spectateur du récit. Au démarrage, House of Gucci peut apparaître comme assez long. Le plus intéressant reste alors Paolo et Aldo pendant que la romance entre Patrizia et Maurizio utilise tous les filons les plus simplistes du genre sans offrir grand chose. Lady Gaga est parfaite en Patrizia mais son personnage n’offre vraiment rien au début. Elle devient plus intéressante lorsqu’elle est mariée à Maurizio. House of Gucci est donc une sorte de semi-échec qui sort le spectateur souvent du récit à cause d’une ambiance polaire qui donne l’impression que tous les membres du casting ne s’entendaient pas du tout.

Note : 5/10. En bref, le récit se prend souvent les pieds dans le tapis et l’ambiance polaire que le film dégage empêche de créer quelconque émotions. Reste le côté chic et glamour de Lady Gaga qui en séduira plus d’un mais qui n’est pas suffisant pour faire de House of Gucci une réussite.

Sorti au cinéma le 24 novembre 2021