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Charabia de psy : décryptage en 4 points

Publié le 03 août 2008 par Kalvin Whiteoak

psychiatrieOn a déjà eu l’occasion de tenter de décrypter ici sans succès ou plutôt en souriant de façon crispée les amusantes fantaisies du fameux docteur Gravier, celui qui, au pouvoir, bétonne la psychiatrie pénitentiaire officielle du canton de Vaud et montre “la voie juste”, petit caillou par petit caillou.

En marge du meurtre épouvantable au couteau du petit garçon en France voisine, le Matin a cru bon d’interpeller le psy en question (le spécialiste, donc) pour tenter de comprendre quelque chose.

Le moins que l’on puisse dire est que cette tentative est vaine et que la “science” de l’intéressé semble bien muette ou vide de sens face à de telles atrocités. On eût pu se prendre à espérer des réponses aux questions: loin s’en faut, ce ne sont que vagues interrogations personnelles ne donnant aucune piste concrète de début de réponse même infime aux questions posées. Décryptons :

Pourquoi cet acharnement à tuer ? : “Dans certains cas, la violence qui se déchaine est l’expression d’une autre violence qui ressurgit d’un passé fait d’abandons, de traumatisme ou de profondes carences“, on n’avait même pas attendu Freud pour imaginer que des carences affectives pouvaient laisser des traces. De là, justifier un acharnement par ces seuls aspects est risible. Pas de réponse à la question. Zéro point.

C’est quoi un raptus ? :”le raptus met au second plan la question de l’intention meurtrière, ici on pointe surtout l’extrême violence du processus qui saisit le meurtrier quelle que soit sa motivation ou son intention“. Quant à la définition on repassera: en général, un raptus est un comportement brusque, issu d’une pulsion puissante, et pouvant avoir des conséquences graves (assassinat, suicide, fuite etc…). Au cours d’un raptus, le champ de la conscience est fortement perturbé.  Ce serait peut-être bien de le dire. Une fois encore zéro point.

Comment expliquer de tels gestes : “Certains n’arrivent pas à réaliser la violence et l’intensité de ceci. Parfois un acte violent peut se retracer à partir de la violence d’une histoire personnelle ou familiale. Ce qui n’excuse rien, mais permet de rechercher une esquisse de sens.” Pour l’explication on repassera aussi. Encore et toujours zéro point.

Personne n’est à l’abri d’un coup de folie pareil ? : “Si la colère qui peut saisir tout un chacun peut surprendre par son intensité et sa violence, les interdits que nous avons intériorisés protègent la plupart du temps contre des actes plus graves“. Une nouvelle fois aucune réponse. Zéro encore.

A quatre questions le psy officiel vaudois du service pénitentiaire “répond” par de vagues et assez lénifiantes idées reçues, mais surtout n’apporte strictement rien de véritablement explicatif. Quatre fois zéro font encore et toujours zéro.

Il n’est donc pas étonnant que beaucoup doutent de cette fameuse “science” et de ses appariteurs. En tous cas, il est inquiétant à chaque fois que l’on fait l’exercice de constater que les réponses n’existent même pas dans la tête des spécialistes. Si ces derniers ne sont même pas capables d’expliquer un acte, il faut plus que rapidement leur enlever la possibilité de maintenir quelqu’un à l’ombre pour des durées indéterminées, au seul motif qu’ils l’estiment dangereux.

Car on ne saurait attacher plus de crédit à leur réponse affirmative dans un tel cas qu’à leurs perpétuelles hésitations et périphrases dans tant d’autres.


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