Depuis mercredi c’est officiel. La ligne à grande vitesse
Poitiers-Limoges sera inscrite au projet Sud-Europe-Atlantique, cette nouvelle
ligne à grande vitesse reliant Tours, Bordeaux, Toulouse et Hendaye. Dominique
Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports, s’y est engagé lors d’une
réunion à Bordeaux avec les représentants d’une cinquantaine de collectivités
territoriales.
Alors est-ce que les limougeauds seront à 2 heures de Paris dès
2016 ?
Pas si sûr, car les acteurs publics concernés n’ont toujours pas trouvé de
solution pour financer la totalité du projet, et nous ne sommes qu’au début
d’un long processus contractuel…
Le Limousin devra financer la ligne
Tours-Bordeaux
Même si nous la région Limousin n’est pas directement concernée par la ligne
Tour-Bordeaux, elle va devoir participer à son financement à hauteur de 50
millions d’euros (*). En effet, les élus espèrent que ce financement
conditionnera la réalisation du tracé Poitiers-Limoges. La région Midi-Pyrénées
fera de même dans l’objectif d’avoir des garantis de l’Etat pour la réalisation
de la ligne Bordeaux-Toulouse. Mais les élus ne veulent pas être lésés par la
suite : « Nous ne voulons pas être cocus à l’arrivée »
a prévenu Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyrénées.
Des collectivités sceptiques et
incertaines
La réalisation du barreau Poitiers-Limoges dépendra en grande partie de
l’engagement financier des collectivités publiques de la région
Poitou-Charentes dans le projet Sud-Europe-Atlantique. La somme attendue est de
312 millions d’euros. On sait que le conseil régional et le conseil général de
la Vienne ont d’ores et déjà accepté de financer le projet. En revanche, la
Charente-Maritime n’a pas encore dit oui, la Charente n’a toujours pas pris
position et les Deux-Sèvres ne veulent pas payer les 20 millions d’euros
nécessaires. De plus, la position des communautés d’agglomération n’est
toujours pas connue.
L’Europe ne s’est pas encore
engagée
Partenaire financier indispensable, l’Europe ne s’est engagée que pour la
section Bordeaux – Pays-Basque, mais toujours pas pour le barreau
Tours-Bordeaux. Le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes doit
intervenir au près de Bruxelles pour obtenir des crédits. Mais il suffit que la
participation de l’Europe pour ce tronçon s’avère moins élevée que prévue pour
que l’ensemble du projet de LGV ne retourne à la table des négociations entre
partenaires financiers.
Le 21 septembre prochain sera organisée une nouvelle réunion avec Dominique Bussereau et Jean-Louis Borloo afin de finaliser les déclarations d’intention de l’ensemble des partenaires du projet. La rencontre sera décisive.