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Le parfum mystère

Publié le 02 août 2008 par Véronique Bessard

On arrive bientôt au cœur de l’été et il y a longtemps que nous n’avons pas fait de jeu pour passer le temps. Le texte que je vous propose aujourd’hui, m’a été inspiré par un parfum. J’y ai semé quelques indices. A vous d’essayer de retrouver le nom de la fragrance. Le gagnant recevra un billet pour le Kerala…heu, non, pardon… Le gagnant recevra quelques matières premières en rapport avec l’Inde. (Poivre, santal, cardamome…). (cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)

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Myriam ouvrit les yeux. Le soleil se levait, un rayon plus audacieux que les autres pénétrait par un interstice des grands volets blancs et tranchait la semi obscurité de sa chambre. Un parfum de santal flottait dans la maison. Intriguée, elle rejeta les draps d’un mouvement vif et posa ses pieds nus sur le sol. Dehors, des cris et des salutations indiquaient que la ville et ses marchands étaient éveillés depuis longtemps. En sortant dans le hall, Myriam sursauta. Assise sur l’escalier une enfant la regardait avec curiosité, elle tenait dans sa main un bâtonnet d’encens qui achevait de se consumer dans des volutes odorantes. Dans les grands yeux noirs de la fille, ombrés de cils interminables, brillait quelque chose qui ressemblait à de l’impertinence. Son sari, couleur de sang caillé, enveloppait un corps mince et finement musclé. Elle était belle avec sa peau brune, ses longs cheveux de la même couleur que ses yeux. Soudain la fillette se leva et descendit l’escalier en riant. Myriam l’entendit ouvrir la porte d’entrée. Qu’est ce que cette gamine faisait là ? Elle hésita un peu, puis descendit à sa suite.
La porte était grande ouverte sur la rue. Le spectacle du marché et de son effervescence colorée l’éveilla tout à fait et elle se rendit compte qu’elle était encore en chemise de nuit. Elle allait rentrer quand elle aperçut la fille qui lui faisait des signes de la main, debout sur des cageots. Une senteur chaude, d’épices, d’orange et de girofle, flottait dans l’air. Comme hypnotisée elle marcha dans la direction du marché. Parvenue à l’endroit où elle avait vu la fille, elle y trouva, derrière l’amoncellement de caisses, un rosier ébouriffé, avec une seule rose qui se balançait doucement dans la brise du matin. Elle se pencha sur la fleur, son odeur fraîche et épicée ému Myriam. Elle pensa à sa mère qui aimait tellement le parfum des roses. Un peu plus loin, assise sur une branche basse, l’enfant la regardait tranquillement, un large sourire fendait son visage sombre. « Que veux-tu ? » lui lança Myriam. « Rien ! » répondit- elle en riant et en haussant les épaules. Elle balançait ses jambes fines, ses petits pieds nus croisés gracieusement. Myriam pensa au spectacle qu’elle-même devait offrir : Une femme d’âge mûr, ses cheveux poivre et sel décoiffés, en chemise de nuit et pieds nus, elle aussi. Elle se mit à rire avec l’enfant. « Quel est ton nom ? » « Kâlâ… » fit l'enfant d'une voix douce. Elle ajouta dans un souffle : « Je peux rester avec toi ?», la fillette était grave maintenant. Sans réfléchir, Myriam fit oui de la tête. La gamine sauta de sa branche et s’approcha de la vieille femme. D’un geste prudent, elle prit la main de Myriam et en levant la tête, plongea ses yeux dans les siens, de sa chevelure montait une odeur douce, crémeuse, presque laiteuse. Envahie par un sentiment étrange de plénitude, Myriam s’accroupit et ouvrit ses bras, la fillette s’y blottit.

Un bruit énorme claqua dans le matin. Myriam s’éveilla en sursaut, elle était dans son lit et autour d’elle tout était tranquille. Elle se leva d’un bond et ouvrit brutalement la porte de sa chambre. Personne. Pourtant la maison était baignée d’un parfum doux et envoûtant, fait de roses, d’épices et de bois précieux, l’odeur d’un rêve…


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