Critiques Séries : Landscapers. Mini-series. Episode 1.

Landscapers // Mini-series. Episode 1.

Je ne connaissais pas du tout l’histoire de Susan et Christopher Edwards mais je dois avouer que cette affaire policière est parfaite pour une adaptation en série. Disons que l’essence même des meurtres est tellement originale et saugrenue qu’elle méritait son adaptation. Ed Sinclair (dont c’est les premiers pas dans l’écriture d’une série) nous plonge dans un univers étonnant dès le premier épisode. Notamment en ne suivant pas une narration linéaire. Mais visuellement c’est aussi une réussite. Il y a des plans étonnants qui permettent de créer un environnement original autour d’une histoire qui l’est tout autant. Un meurtre c’est quelque chose de simple dans une série mais l’histoire des Edwards est tellement saugrenue (ils ont dépensé l’argent des parents de Susan afin d’acheter des autographes de stars hollywoodiennes dont ils sont fans). L’histoire de Susan est ici présentée comme une sorte de fantasme basé sur son amour pour le cinéma (et notamment les vieux westerns). Christopher de son côté est présenté comme un homme qui cherche désespérément un boulot où son incapacité à parler d’autres langues lui fait défaut.

Susan et Christopher Edwards ont tué les parents de Susan, les ont enterré dans leur jardin et ont vidé leurs comptes en banque. Leur crime ne sera découvert que dix ans plus tard.

Landscapers se veut différente des thrillers policiers que l’on voit habituellement. La série se concentre notamment sur l’humanité du couple et l’amour qu’ils partagent afin de comprendre leur psychologie et ce qui les a conduit à faire ce qu’ils ont fait. Landscapers n’est pas une série qui ressemble à l’adaptation d’un podcast racontant des affaires criminelles mais quelque chose de différent, un brin OVNI sur les bords. Dans un sens cela me rappelle un peu The Act (2019, avec Patricia Arquette). Alors que Christopher n’arrive pas à trouver du boulot car il ne parle pas français, Susan passe son temps devant de vieux films qu’elle aime. Chris de son côté reçoit une lettre de Gérard Depardieu et étant donné que c’est Susan qui la lit, on peut se dire que Susan a écrit elle-même cette lettre à son mari.

Le but de Landscapers est aussi de nous raconter comment les Edwards ont été arrêté après avoir voulu faire croire que tout était simple. Si l’approche reste assez classique par moment, Will Sharpe donne à la série un air différent. C’est sensationnel mais avec des images brillantes qui s’assemblent et fascinent. La vision de Sharpe dans la mise en scène de Landscapers est une véritable force ici et permet de créer quelque chose de fort directement. Si l’on peut se demander pourquoi est-ce que l’on regarde encore des séries adaptées de crimes sauf que Landscapers est tellement originale dans sa façon de conter le récit que l’on ne peut qu’être fasciné par ce premier épisode. Mais David Thewlis et surtout Olivia Colman sont tellement habités par leurs rôles respectifs qu’il est impossible de décrocher.

Note : 9/10. En bref, une introduction étonnante à ce qui aurait pu être une énième série policière. Il n’en est rien, du visuel au casting en passant par le scénario tout est truffé d’idées originales et passionnantes.

Disponible sur OCS US+24