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Henri Guibelin, 1946-2021

Publié le 10 décembre 2021 par Go11

Henri était à l’École d’Horlogerie de Cluses. Je ne sais pas dans quelle promo et quelle classe il était, mais nous avions presque le même âge et après avoir fait nos classes ensemble à Varennes sur Allier, nous nous sommes retrouvés ensemble sur la même base de l'armée de l'air à Salon de Provence pendant nos 16 mois de service militaire. 

Son père avait éte douanier pendant quelque temps à Montriond, le village où j'ai grandi, avant d'être posté à Samoëns pas très loin de là. Pendant tout mon service militaire, je prenais un train de nuit pour retourner à la base mais faisais de l'auto-stop pour rentrer chez moi. Ainsi, j'ai parcouru plus de 10 000 km. 

Henri Guibelin, 1946-2021
Un jour que je faisais du stop avec Henri, après qu’un première auto nous ait pris à la sortie de la base, un deuxième véhicule nous prenait en charge. C'était un jeune homme au volant d'une berline Peugeot 403 blanche. 

Nous roulions vers le nord sur la route nationale 7, une route à deux voies très fréquentée qui était la seule route reliant Paris à la Côte d'Azur avant qu’arrivent les autoroutes. J'étais sur le siège avant et mon pote était à l'arrière ; en 1968, les voitures n'étaient pas équipées je crois de ceintures de sécurité. 

Henri Guibelin, 1946-2021
Nous étions entre Avignon et Orange, quand Henri a été prit d’une soudaine envie de fumer et après s'être mis une cigarette à la bouche, avait tapé sur l'épaule droite du chauffeur pour lui en offrir une. Surpris, le conducteur s'est retourné et, ce faisant, a perdu le contrôle de la voiture qui a immédiatement fait une embardée, fait un tonneau et s'est mise à tournoyer au milieu de la route. 

Par la grâce de Dieu, aucune voiture n'est arrivée en sens inverse pendant ces quelques secondes et nous nous sommes retrouvés dans le fossé. J’avais la tête en sang car le toit ouvrant m’avait mis en contact avec la surface de la route. 

À part cela, aucun de nous n’étant blessé, nous avons prit congé du chauffeur et avons repris notre voyage en auto-stop pour les 250 km qui nous restaient à parcourir. J'ai gardé une cicatrice sur ma tête toute ma vie pour me rappeler du cote abrasif de l'asphalte de la RN 7 et la vie a continué jusqu'à ce que j'apprenne le décès d'Henri, survenu ce 4 décembre. Il avait 74 ans. 

Toutes me plus sincères condoléances à son épouse Colette et à sa famille.


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