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Maid (Mini-series, 8 épisodes) : le combat d'une mère pour le futur de sa fille

Publié le 13 décembre 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Basée sur les mémoires de Stephanie Land (Maid: Hard Work, Low Pay, and a Mother’s Will to Survive), Maid nous implique tout de suite dans sa propre réalité. C’est terrifiant et cela permet à Maid d’être l’une des plus belles séries de cette année (et d’autant plus sur Netflix qui n’a pas offert énormément de contenus grandioses cette année à mon humble avis). Il y a un côté Ken Loach dans Maid qui s’imprime au fil des épisodes. Cela m’a même rappelé par un moment (et dans un registre légèrement différent) Sorry we Missed You du cinéaste britannique. Mais au delà du côté très touchant de la série, Maid c’est une vraie aventure psychologique qui va bien au delà de ce que laissait imaginer le résumé. La série se joue des clichés du genre et parvient à nous offrir une vision sensible et intelligente de l’univers de cette jeune mère. Il y a une critique de la société capitaliste qui laisse sur le bord de la route des gens qu’elle n’accompagne jamais. La série n’a de cesse de créer un parallèle entre deux pans de la société occidentale qui sont brillants. Ce sont des portraits soignés et réalistes qui permettent de rendre la mini-série encore plus palpitante.

Une mère célibataire qui a du mal à joindre les deux bouts trouve un emploi comme femme de ménage...

En huit épisodes, Maid ne perd jamais de temps et parvient grâce à une structure narrative intelligente à créer un rythme. Les épisodes s’enchaînent à grande vitesse et je dois avouer que c’est parfaitement ce que j’avais envie de voir. Plutôt que de nous accabler, la série préfère mélanger les ingrédients. On a des moments touchants et d’autres plus proche du cartoon qui s’avèrent être des vraies bouffées d’air frais. Cela permet d’éviter le pathos inutile et de se concentrer sur l’essentiel. Car Maid n’est pas en reste d’idées. Toutes les dépenses d’Alex sont écrites à l’écran et je dois avouer que ce petit truc m’a beaucoup plu. C’est une façon de rendre ses dépenses encore plus intéressantes et de donner du poids aux mots que la série emploie. Alex n’est pas une femme qui comprend tout lorsqu’elle est devant la justice pour la garde de sa fille et j’ai trouvé ça assez réussi aussi. Cela permet de faire en sorte que tout ne coule pas de source.

Mais Maid ne se complexifie pas pour rien. Elle ne cherche pas à alambiquer l’histoire pour que le téléspectateur se dise qu’elle est surtout là pour être intelligente. Non car Maid aime sa légèreté aussi et parvient à délivrer des choses assez étonnantes dans ce sens là. Lorsqu’Alex trouve une place dans un centre d’aide aux femmes victimes de violences alors elle se forge une vraie communauté. Molly Smith Meltzer (Shameless, Orange is the New Black) insuffle à Maid tout ce qu’elle a déjà pu démontrer dans les séries où elle a travaillé. L’un des personnages les plus touchants de Maid est probablement Paula, la mère d’Alex incarnée par Andie MacDowell. Ce qui permet de rendre la relation mère-fille d’autant plus intéressante est probablement dû au fait que Alex et Paula sont aussi fille et mère dans la vraie vie. La relation devient rapidement l’élément central de Maid et c’est tout simplement fascinant.

Alex est un personnage inspirant qui au fil des épisodes démontre qu’elle est pleine de ressources. Toutes les interactions que Alex peut avoir au fil des épisodes permettent de donner du corps à la série. Maid est donc une mini-série poignante qui se repose aussi en grande partie sur la prestance de Qualley (déjà vue dans The Leftovers). Elle est parfaite dans le rôle de cette jeune mère déterminée à donner à sa fille la vie qu’elle n’a jamais eu.

Note : 9/10. En bref, une histoire poignante et l’une des plus belles séries de cette année.

Disponible sur Netflix


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