"A mon âge, Monsieur, on ne lit pas, on relit." Voilà ce qui pourrait s'appliquer à mon cas. Le virus, en me confinant, m'a amené à relire ce que, parfois, j'avais lu il y a plus d'un demi siècle !
J'ai beaucoup lu, dans ma jeunesse, mais ce n'était pas par amour de la lecture, mais par pression sociale. Il était bien de lire, dans ma famille. Car elle devait tout à l'ascenseur social. En même temps, paradoxalement, il n'était pas bien de lire. L'Education nationale, post 68, estimait que la culture était asservissement. Plus de contraintes, plus d'efforts. Je lui dois de ne voir que les ridicules de nos classiques. Et, encore plus, ceux de la littérature post 68, qui n'ayant plus les qualités de ce qui l'a précédée, n'est plus que ridicules.
Eh bien, j'ai eu tort. Car il y avait dans ces oeuvres bien plus que du génie, une culture, justement. Et la culture, quand elle atteint un certain niveau de raffinement, amène l'homme à une forme de bonheur. Peut être une des formes les plus élevées. Car elle est le propre de l'humanité.