Primaires ? Pas primaires ?

Dans le système politique de la 5eme République, qui plus est avec l’élection du Président au suffrage universel direct par une élection à 2 tours, il est de bon ton de dire, qu’au1er tour, on choisit et qu’on second, on élimine. Et depuis65, on peut considérer que le 1er tour tient lieu de primaire à la française. Surtout, dans le bipartisme instauré, dés lors, par un affrontement Gauche/Droite. Chaque camp choisit son finaliste pour affronter celui dans face. Charge à eux de savoir rassembler pour vaincre.
En 2011 a lieu la 1ere primaire ouverte, organisée par la gauche et qui sera remportée par François Hollande.
Pour ma part, j’ai toujours été opposé au système de primaires. Si, je comprends bien, l’utilité pour certains d’en faire une tribune à peu de frais, elles ne règlent en rien la division d’un camp.
Prenons pour exemple, 2017. Tout le monde avait juré,craché, que le vainqueur serait soutenu par tous les autres candidats. Résultat, les vaincus se sont pour le mieux,évaporés dans la nature et pour le pire, ils ont soutenu un adversaire. Le candidat, choisit par les électeurs de gauche,s’est retrouvé à 6%, loin derrière tout le monde.
Si les primaires ne garantissent ni l’union, ni la victoire,pourquoi reviennent-elles à nouveau sur le devant de la scène ?
Si ce n’est pour trouver une porte de sortie pour des candidats qui n’impriment pas dans l’électorat ou pour permettre à d’autres d’exister, alors qu’ils ne pourraient le faire dans une vraie campagne présidentielle.
Je ne suis donc pas favorable au système de primaires, qui ont longtemps été poussées par Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien ministre radical de gauche, qui préconisait alors aussi, un système présidentiel à l’américaine. Il y avait alors une certaine logique. Mais, déjà à l’époque, je préférais la façon de faire française, instaurée par la révision de la constitution en 1962.
J’ai pourtant, comme un bon petit soldat, participé comme militant, aux 2 primaires ouvertes de la gauche, en essayant de faire passer le message radical auprès de mes concitoyens. Les conditions de désignation au sein du parti d’alors, ont fait que nous avons eu des candidats médiocres et que nos résultats ont été à la hauteur de cette médiocrité.
Je vais être franc, un 1er tour à la présidentielle aurait été pire.
Et voilà, qu’on nous repasse les plats de l’histoire politique, pour 2022. Et dans des conditions incroyables, qui risquent fort de déboucher sur un fiasco, y compris dans la participation même à ces primaires.
Tout d’abord, les 2 seuls candidats qui émergent à gauche, ont déjà fait savoir qu’ils n’y participeraient pas. Bien évidemment, puisqu’il y en a un qui pense être en passe de devenir la force principale de la gauche de gouvernement et un autre pour qui le seul objectif est d’écraser cette même gauche. Nous avons ensuite, le candidat communiste qui vient tout juste de se redonner une autonomie vis-à-vis de son voisin de gauche, ce n’est pas pour aller s’enfermer dans une primaire avec des socialistes.
Les socialistes justement. A deux, l’officielle social-démocrate et le dissident au discours nationalo-anti-européen très troublant, ils peinent à dépasser les 5% dans les enquêtes d’opinion. A ce niveau, un pile ou face ferait largement l’affaire.
Et voilà que sort du chapeau, Christiane Taubira. J’ai beaucoup de respect pour elle, et j’ai aussi 1 ou 2 réserves. Il parait qu’elle a une certaine aura dans l’électorat jeune. Un électorat qu’il faudra bien motiver pour qu’il se déplace. Et qu’elle peut se faire entendre par les classes populaires. C’est sans doute vrai, mais n’est-ce pas trop tard ?
Taubira, j’ai voté pour elle. J’étais favorable à titre personnel à une seconde candidature lors d’une convention présidentielle, où elle s’est fait descendre en flammes, par certains de ceux, qui aujourd’hui s’en réclament et qui à l’époque, préféraient un accord aux législatives avec le PS.

Alors trop tard ? Si primaires, il doit y avoir, elles auraient dû être préparées bien en amont. Avant que chacun se positionne, avec l’élaboration d’un programme par des forums de politiques et de citoyens, que le vainqueur se serait engagé à porter devant les Françaises et les Français. Le candidat ou la candidate aurait eu plus d’une année pour aller au devant du pays avec les propositions de la gaucher assemblée et fort de son soutien, il ou elle aurait pu gagner. Je suis un démocrate et si, majoritairement, la gauche s’était exprimée dans ce sens, je l’aurais accepté et j’aurais fait mon devoir de militant.
Nous avons eu un quinquennat pour le faire.
Alors bien sûr, qu’il est trop tard. Il n’y aura ni rassemblement, ni unité programmatique et ni candidate ou candidat en passe de gagner les présidentielles. Nous en porterons collectivement la responsabilité. Et nous aurons 5 années pour préparer une candidature d’union, si nous sommes encore politiquement vivants.
Je suis défavorable aux primaires, et celles qu’on nous promet me renforcent dans cette opinion.