Du haut du quai (2) – Septembre 2021
C’est l’été, chaleur assourdissante, les cigales chantent. Sur le petit quai de la gare de Nakayama. En contrebas, l’herbe verdoyante. Un point d’eau derrière la butte, une espèce de petit lac, rafraîchit la vue. Le temple de Nakayama, en arrière-plan, ajoute une touche éclatante de rouge au tableau.
Pourtant, à trente centimètres à peine de mes yeux, sur la rambarde du quai, un panneau blanc. Inscriptions en rouge. Toujours là, mais jamais regardé. Je fais l’effort de le lire. Interdiction de jeter des déchets. Suivi d’un symbole. Une main dans un cercle barré. Pour tuer le temps, je cherche du regard tous les panneaux qui m’entourent. Je remarque la même inscription sur toute la longueur du quai, et sur celui d’en face. Sur le sol, une autre injonction est visible sur les vingt centimètres qui séparent les passagers des rails. Alignez-vous ici. Pictogramme de petits personnages alignés. Un peu plus loin le quai, Interdiction de descendre du quai et de traverser les lignes. Un personnage qui descend dans un cercle barré. Au bout du quai ensuite, à trente mètres de ma position environ, passage interdit. Personnage barré. Finalement au-dessus de moi. Bouton d’arrêt d’urgence. En tout petit près du bouton. Utilisation abusive punie par la loi. Je tourne la tête vers la butte verdâtre pour reposer mes yeux. Le petit lac est entouré d’un grillage infranchissable, sur lequel est inscrit, toujours rouge sur blanc, danger, interdiction de passer la barrière. Main dans un cercle barré. Je baisse les yeux, un petit parking à vélo. Un autre panneau. Surveillance des vélos sans droits de parking.
Rémi Brun