Par Simone Wapler
Avec les illuminations de fêtes, le sujet de la pollution lumineuse redevient le marronnier en vogue des medias
Longtemps sous-estimé, ce phénomène est désormais un chantier incontournable pour les collectivités, assène La Tribune. La pollution lumineuse est néfaste pour les êtres vivants, alerte France Bleu. Elle modifie l’expression génique chez les têtards de crapaud commun, s’alarme l’inee.cnrs. Libération, au travers de son CheckNews (dont la réputation d’imprécision et de légèreté n’est plus à faire) déplore que toutes les nuisances soient difficiles à dénoncer car pas assez mesurées. Plus de 200 éclairages non réglementaires photographiés en une nuit par FNE 192, s’indigne La Dépêche
Rassurez-vous, la réglementation s’est déjà emparée de cet important problème qui nous mine à notre insu. Il existe donc de multiples articles contenus dans la loi « portant engagement national pour l’environnement » dite Grenelle II.
L’article 41 de la loi, codifié à l’article L.583-1 du Code de l’environnement précise les 3 raisons de prévenir, supprimer ou limiter les émissions de lumière artificielle lorsque ces dernières :
- sont de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes
- entraînent un gaspillage énergétique
- empêchent l’observation du ciel nocturne.
Suivent des prescriptions techniques, des zonages, des plages horaires, des préconisations, des exceptions, etc. Bref, une bonne petite jungle réglementaire comme savent en créer nos zélés fonctionnaires. Ils donnent ainsi du boulot supplémentaire à des élus locaux qui auront eu l’idée saugrenue d’éclairer le clocher ou le patrimoine de leur village : « l’arrêté introduit un volet de contrôle : chaque gestionnaire d’un parc de luminaires devra avoir en sa possession un certain nombre d’éléments permettant de vérifier la conformité des installations d’éclairage (donnée sur l’intensité lumineuse, date de mise en fonction, puissance électrique du luminaire…) ».
Gulliver enchaîné par mille petits riens
Pprogressivement, sans que nous y prenions garde, nous voici ainsi entravés par des myriades de petites réglementations tatillonnes, tel Gulliver immobilisé par les Lilliputiens comme le notait l’entrepreneur Elon Musk dans une interview récente
Les voyages de Gulliver écrit par Swift sont moins connus en France que le Micromégas de Voltaire mais ces récits fantastiques n’avaient d’autre but que d’être des satires de la société de leur époque.
Les Lilliputiens sont en guerre permanente contre les îliens de Blefuscu qui refusent de se voir imposer le côté par lequel il faut casser les œufs à la coque (les gros-boutistes et les petits-boutistes s’arcboutant sur leurs positions respectives).
Les écologistes semblent, eux aussi, être entrés dans des guerres absurdes : les arbres morts, la pollution lumineuse, le nucléaire, le CO2, les moteurs thermiques, etc.
L’écologisme, loin de lutter contre la véritable pollution, ou plus simplement le gâchis de ressources – y compris et surtout celui qui est imposé par les puissances publiques et ces guerres idiotes – , est devenu une idéologie. Cette idéologie s’oppose désormais à tout ce qui a conduit à ce que l’abondance et le choix remplacent la disette et la famine : la liberté d’entreprendre, la propriété privée, le capitalisme, la technologie.
Les écologistes contemporains auraient au XXe siècle probablement dit non à l’électricité nucléaire qui nous permet encore (mais pas pour longtemps, probablement) d’avoir de l’énergie ne dépendant pas de la consommation de forêts englouties il y a des milliards d’années dont la macération a produit les hydrocarbures. Les écologistes auraient, au XVIIIe siècle, dit non à la culture en Europe de la pomme de terre qui a pourtant éradiqué les famines. Il y a dix mille ans, ils auraient encore dit non au développement de l’agriculture. Il y a 400 000 ans, ils se seraient opposés à la domestication du feu. L’écologisme n’est plus aujourd’hui que le nouveau visage de l’obscurantisme.