Alexandre Adler n'a jamais été bien considéré sur le blog drzz (Où dérive Alexandre Adler ? / Les réalistes ont condamné le
monde à la nuit ). Il est réaliste, de cette école idéologique qui estime que la diplomatie maîtrise toute velléité ennemie, une théorie n'ayant
jamais trouvé d'échos dans la réalité mais qui continue à faire des adeptes. En novembre 2006, Adler conseillait à Bush de se retirer
d'Irak et de laisser l'Iran s'implanter dans le pays. Aujourd'hui, il félicite Bush d'avoir fait exactement le contraire :
À l'heure où «l'Obamania» bat son plein, pourquoi ne pas dire tout le bien que l'on pense de George W. Bush, sinon des huit années où il eut à batailler contre le terrorisme ? Un
certain nombre de fausses évidences courent, en effet, sur le compte de l'actuel président.
La première de toutes est en train de se dissiper sous nos yeux : non seulement la destruction du régime baasiste irakien n'a pas été un échec pour les États-Unis, mais c'est même en train de devenir un franc succès. Tout d'abord, parce que Saddam Hussein avait bel et bien organisé, à partir de ce qui lui restait d'appareil d'État irakien, un soutien sans faille à des opérations terroristes que l'Amérique ne devait pas tolérer davantage. Ensuite, parce que la transformation actuelle de l'Irak a une portée considérable à moyen terme : les Irakiens ont voté librement à trois reprises depuis 2003. Ces élections libres ne sont pas encore pleinement pluralistes, certes. Elles auraient plutôt joué le rôle de recensement en grandeur réelle des trois grandes communautés du pays, mais elles ont ainsi permis qu'émerge la véritable majorité politique qui existe en Irak.
Adler félicite Bush pour l'Irak. C'est mérité. Le malheur, c'est qu'il le loue aussi pour sa
gestion du dossier iranien - alors que celle-ci est pour le moins bancale, si ce n'est catastrophique.
Adler pense toujours, et depuis 2004 au moins, que les mollahs iraniens choisiront la voie modérée et renonceront au dernier moment à la puissance nucléaire. Il le répète
dans sa récente chronique, malgré l'énième refus iranien de se plier aux exigences des Occidentaux. Vous avez dit aveuglement ?
C'est le grand problème des "réalistes" : ils ne sont jamais connectés à la réalité.