Titre: The Private Eye
Scénario: Brian K. Vaughan
Résumé de The Private Eye de Brian K Vaughan et Marcos Martin:
2076, Los Angeles, le monde a bien changé depuis la disparition d'internet après l'explosion du cloud mondial, libérant tous les secrets qu'il contenait détruisant de nombreuses vies. Dorénavant cette société post-internet porte masque, costume et pseudo afin de garantir leur anonymat et leur intimité, enfin la TeeVee a remplacé les tablettes et smartphones au sein des foyers... Taj, une jeune femme qui ambitionne un poste d'envergure, craignant qu'on ne découvre son passé, embauche un paparazzi du nom de PI, afin de s'assurer que personne ne puisse jamais les découvrir mais le meurtre de sa cliente va bouleverser PI et provoquer des remoud à une tout autre échelle.
C'est l'histoire d'un paparazzi/privé...
Vaughan réussi a nous surprendre avec ce polar classique mais efficace, situé dans un univers futuriste où la presse a remplacé la police, un monde sans internet, smartphone ou tablette. On y suit PI, un "paparazzi", sorte de privé sans licence, activité illégale dans cette société, enquêter sur les petits secrets, afin de découvrir l'identité derrière le masque ou le pseudo. Mais suite à la mort de sa cliente, l'enquête va vite devenir bien plus grosse et dangereuse que prévu, provoquant une vrai chasse à l'homme entre complotisme et révolutions.
L'histoire commence comme un bon polar, certes classique mais très vite surprises et rebondissements vont s'enchainer, rythmant le récit de fort belle manière. Le ton de la série est assez sérieux mais on assiste à des moments assez drôles, comme souvent, dans les récits de Vaughan.
Les dialogues sont soignés et la caractérisation des personnages fonctionne bien, notamment le mystère qui entoure PI et son histoire. La narration très agréable, appuyé par les nombreuses réflexions et thèmes abordés autour de nos sociétés hyper connectées, fait de ce récit une histoire riche et une enquête passionnante.
Un format au service du découpage.
Marcos Martin, le dessinateur, livre un travail magnifique, avec en premier lieu un découpage incroyable mis en valeur par le choix d'une édition à l'italienne. Les planches sont superbes de dynamisme, avec toujours ce style de dessin très "ligne clair" , simple mais jamais simpliste, sans hachures avec juste quelques aplats de noir. Graphiquement, c'est un sans-faute pour l'artiste qui signe un album superbe.
Muntsa Vicente qui l'assiste aux couleurs, utilise une palette très large et parfois un peu flashy. Parfois surprenantes, ces couleurs participent à l'univers et au dépaysement que représente l'album. Une vraie prise de risque qui mérite d'être soulignée même si elle peut surprendre par moments.
Mon avis sur The Private Eye de Brian K. Vaughan, Marcos Martin et Muntsa Vicente
Ce bel album est une franche réussite.
D'abord par le choix éditorial de le faire en format à l'italienne, choix pertinent et gagnant quand on voit le résultat final.
Ensuite, le récit en lui-même est à la fois fun et intelligent, alternant action, trait d'humour et réflexion sur nos sociétés et ses travers. Même si ce polar futuriste est finalement assez classique dans sa construction, l'originalité de l'univers est très agréable permettant dans le même temps à son dessinateur de s'amusant en multipliant les costumes et masques les plus ridicules quand il ne fait pas des clins d'œil à certaines références.
On prend un plaisir immense à lire ce récit d'anticipation, grâce au savoir faire indéniable des auteurs. C'est intelligent et beau, drôle avec de l'action, peut-être pourra-t-on lui reprocher une fin un brin attendue et classique, mais que le voyage a été bon!