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Essai de la Mercedes-Benz EQS : le luxe ultime ?

Publié le 26 janvier 2022 par Caroom Guide Auto @Caroom_fr

Nouveau porte-drapeau du constructeur à l'étoile, la Mercedes EQS n'est pas venue pour faire de la figuration. Mais a-t-elle toutes les cartes en mains pour détrôner la Tesla Model S ? Vous le découvrirez dans notre essai auto de la nouvelle berline électrique de Mercedes.

Quand on pense aux limousines haut de gamme, on a bien souvent en tête des modèles à grosses cylindrées et dotées le plus souvent de moteurs en V, à six, huit ou douze cylindres. Sauf que les temps ont désormais changé, et à l'heure actuelle, les constructeurs sont fortement incités, voire contraints de bannir ces motorisations de leur catalogue, afin de réduire leur impact sur l'environnement. Alors que les normes deviennent quant à elles de plus en plus sévères, les marques automobiles n'ont désormais d'autre choix que de s'adapter et d'électrifier leurs modèles, avec de l'hybride ou des motorisations zéro émission. C'est justement cette stratégie qu'a choisie Mercedes, qui a lancé en 2019 sa gamme EQ, avec le lancement de son premier modèle, l'EQC. Depuis, la gamme s'est agrandie, avec l'arrivée entre autres d'une nouvelle grande berline, qui n'est autre que l'EQS. Marquant un véritable tournant pour la firme à l'étoile, mais plus globalement pour le segment des limousines de luxe, cette cousine électrique de la Mercedes Classe S est une véritable révolution.

Se positionnant alors comme le nouveau porte-drapeau du constructeur, la grande berline multiplie alors les innovations, et ce sur tous les points. Car outre son look futuriste, dynamique et épuré aux airs de concept-car, cette nouvelle Mercedes EQS est véritablement l'auto de tous les superlatifs. Intérieur digne d'un vaisseau spatial, autonomie record sur le marché et confort de limousine, cette nouvelle arrivante dans le catalogue a sur le papier tous les atouts pour mettre un sérieux coup de vieux à ses rivales. Et s'il y en a une qui doit tout particulièrement trembler, c'est sans aucun doute la Tesla Model S. Car si celle-ci a longtemps été vue comme la référence absolue sur le segment, la berline californienne aura désormais fort à faire avec cette EQS, qui s'est mis en tête de ne pas se laisser faire. Car l'Allemande arrive dans un univers de plus en plus concurrentiel, mais semble néanmoins avoir toutes les cartes en mains pour se faire une jolie place au soleil et détrôner ses rivales.

Mais si cette nouvelle Mercedes a tous les atouts pour séduire sur le papier, qu'est-ce qu'elle donne concrètement sur la route ? Pour le savoir, nous avons pris le volant de la version 450 +, offrant un niveau d'autonomie maximal.

Extérieur et design de la Mercedes EQS

Souvenez-vous, c'était en 2019. Cette année-là, Mercedes dévoilait alors sur son stand au salon de Francfort un concept totalement inédit, sobrement baptisé Vision EQS, qui annonçait alors l'arrivée d'une grande berline haut de gamme et 100 % électrique. Deux ans plus tard, c'était au tour de la version de série de faire enfin son apparition face au grand public, cette fois-ci à l'occasion du salon de Shanghai. Un lieu qui n'a pas été choisi au hasard, alors que la Chine représente un marché très important pour la marque allemande, et globalement pour tous les modèles électriques. Au contraire de nombreux modèles de productions, cette Mercedes EQS conserve à la surprise générale des lignes très proches du concept-car, ce qui n'est évidemment pas pour nous déplaire. Bien évidemment, cela reste purement subjectif, alors que la berline ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais il faut avouer qu'elle en impose, avec sa silhouette épurée et toute en courbes.

Très élégante, cette grande berline aux faux airs de coupé quatre portes futuriste a avant tout été dessiné avec un but bien précis : optimiser la pénétration dans l'air et réduire la résistance. Mission accomplie, alors que le Cx est établi à seulement 0,20, grâce à de nombreux détails. Parmi eux, citons notamment les poignées intégrées aux portières, néanmoins présentes sur d'autres modèles du marché. Si cette Mercedes EQS se positionne comme la cousine électrique de la Classe S, les deux se montrent néanmoins très différents en termes du style, alors que notre modèle à l'essai a abandonné la silhouette tricorps de la berline thermique. À l'avant, nous retrouvons une calandre pleine baptisée Black Panel, intégrant les optiques dans son prolongement, tandis que de larges prises d'air complètent le tout. À l'arrière, l'ensemble se veut également très contemporain, avec une signature lumineuse tout en finesse, débordant très nettement sur les flancs, tandis que l'ensemble demeure relativement conventionnel. Comme pour la plupart des voitures haut de gamme, vous ne serez pas surpris d'apprendre que la gamme de couleurs se veut très sobre, avec un choix de 11 teintes faisant la part belle au gris, noir et blanc.

Poste de conduite et habitabilité de la Mercedes EQS

Il est maintenant temps de prendre place derrière le volant de cette Mercedes EQS, qui propose un poste de conduite faisant un vrai bond en avant par rapport à ce que la marque nous offre déjà depuis le renouvellement de la Classe A en 2018. Il suffit alors d'une simple pression du pied sur le frein pour que la porte se referme, ce qui est certes un peu gadget et qui existe déjà chez Tesla notamment, mais il faut avouer que l'on s'y habitue très vite ! Ultra-technologique, l'habitacle de la grande berline transpire le luxe et impressionne, avec sa planche de bord numérique, constituée de trois écrans pour une largeur totale de 1,41 mètre. Une option baptisée Hyperscreen qui coûte la bagatelle de 8 650 euros, et qui est remplacée par un simple écran tactile de 12,8 pouces et un combiné numérique si elle n'est pas choisie. Si ce cockpit est très impressionnant, il peut néanmoins dérouter les néophytes, qui risquent alors d'être un peu perdus. Mais pas de panique, car l'ensemble est bien pensé et on trouve nos marques très rapidement.

On appréciera également l'affichage tête haute en réalité augmenté, qui n'est là encore pas forcément indispensable mais qui vaut néanmoins le coup d'œil. Mais cette Mercedes EQS, c'est surtout depuis les places arrière qu'elle s'apprécie le plus. Car avec son empattement généreux de 3,21 mètres, la grande berline accueille confortablement les passagers sur la banquette, qui profitent alors d'un bel espace aux jambes. Dommage néanmoins que la place du milieu n'ait pas le droit au plancher plat, contrairement à la plupart des voitures électriques du marché. Le conducteur n'est pas en reste, rassurez-vous, alors qu'il profite d'un siège chauffant moelleux et offrant un excellent maintien, tout en étant évidemment réglable électrique, comme celui du passager. On ne s'étendra pas sur l'excellente qualité perçue, de même que celle des matériaux, bien qu'il faille aller piocher dans le catalogue des options pour profiter des sièges en cuir. Enfin, en plus d'offrir une habitabilité incroyable, la berline haut de gamme affiche un volume de coffre plus que généreux, oscillant entre 610 et 1 770 litres lorsque la banquette est rabattue.

Que vaut la Mercedes EQS sur la route ? Essai en conduite

Une fois que nous avons fait le tour du propriétaire de cette Mercedes EQS, et surtout pris toute la mesure des technologies embarquées qui font de la berline une véritable limousine de luxe, il est désormais temps de nous installer derrière son volant. Et surtout de nous intéresser à sa motorisation. Car ne cherchez pas de moteur thermique dans la gamme de celle-ci, puisque cette dernière n'est constituée que d'alternatives 100 % électriques. Pas mois de trois versions sont alors proposées, avec une entrée de gamme baptisée 450 + développant alors 333 chevaux envoyés uniquement vers les roues arrière. Celle-ci est alors épaulée par une variante 580 4Matic équipée cette fois-ci d'une transmission intégrale et affichant une puissance de 523 équidés. Enfin, une déclinaison encore plus performante revue et corrigée par AMG coiffe la gamme, n'offrant alors pas moins de 658 chevaux répartis entre les quatre roues, là encore. Nous avons de notre côté opté pour la version 450 +, la moins chère mais probablement celle qui rencontrera le plus de succès auprès des clients.

Elle devrait notamment séduire les gestionnaires de flottes ainsi que les entreprises spécialisées dans le transport de personne, à la recherche d'un véhicule luxueux et confortable. Et c'est dire si cette Mercedes EQS prend soin de ses occupants ! Car en plus d'être extrêmement bien insonorisée et silencieuse, grâce à sa motorisation électrique, la berline est également très confortable et agréable à vivre pour tous. En ville, comme sur des itinéraires plus longs, la limousine zéro émission donne littéralement l'impression de flotter au-dessus de la route, comme un tapis volant. Un vrai tour de force que l'on doit aux suspensions pneumatiques évidemment livrées de série dès le premier niveau de finition. Un dispositif qui met néanmoins l'accent sur le confort plutôt que sur le dynamisme. Pas étonnant donc que notre Mercedes EQS affiche une légère prise de roulis, qui reste néanmoins maîtrisée tout de même. De quoi rendre l'ensemble tout à fait confortable, sain et rassurant en toutes circonstances, et ce même à haute vitesse.

La berline s'appréciera néanmoins plutôt à allure de sénateur qu'à un rythme plus soutenu sur les routes sinueuses, en raison notamment de son poids très élevé, affiché à 2,5 tonnes à vide, en raison notamment des batteries. Bien sûr, celui-ci se ressent très nettement dans la conduite, et ce malgré les accélérations très franches de la berline, ainsi que la direction qui se révèle quant à elle très souple. L'idéal reste encore d'adopter un rythme tout en douceur pour vraiment tirer parti des qualités de l'auto, qui sont évidemment très nombreuses. À commencer par sa grande maniabilité, malgré ses dimensions pour le moins imposantes. On la doit quasi exclusivement à son système à quatre roues directrices, donnant alors presque l'impression de manœuvrer une citadine, en toute honnêteté. Le tout dans le confort le plus total et dans un silence monacal, la berline passant alors chaque ralentisseur avec une facilité déconcertante. En revanche, petit bémol pour le freinage, avec une régénération pas toujours très convaincante, même lorsqu'elle est réglée au maximum.

Dommage, car le freinage " physique " est lui aussi assez moyen, tant en termes de feeling au niveau de la pédale qu'en termes d'efficacité. On apprécie en revanche les différents modes de conduite proposés par la berline, bien que notre préférence aille à la configuration confort, qui reste selon nous la plus adaptée. À défaut de pouvoir profiter d'un chauffeur personnel, cette Mercedes EQS est proposée avec un système de conduite semi-autonome plus que convaincant, sans doute l'un des plus aboutis du marché à l'heure actuelle. Un gros atout pour la luxueuse berline, taillée pour les longs trajets, avec son autonomie maximale dépassant allègrement les 700 kilomètres. La charge peut alors s'effectuer à une puissance maximale de 200 kW sur des bornes rapides type Ionity, alors qu'il est possible de passer de 10 à 80 % en seulement 31 minutes. Il est également possible de se brancher sur une prise de 11 kW, qui nécessitera alors dix heures de charge. La durée peut être réduite à cinq heures sur une prise 22 kW.

Notes et avis sur l'essai de la Mercedes EQS

Bilan de notre essai de la Mercedes EQS

Cette Mercedes EQS a-t-elle tous les atouts pour devenir une vraie tueuse de Tesla et faire de l'ombre à la Model S ? Nul doute que oui, alors qu'elle nous a semblé bien plus aboutie sur de nombreux points, à commencer par l'intérieur et les finitions. Mais en réalité, les deux berlines ciblent deux clientèles différentes, l'une plutôt tournée vers le dynamisme quand l'Allemande fait plutôt la part belle au confort. Deux visions des choses donc, mais nous irons plus volontiers vers la Mercedes de notre côté. Se savourant plutôt à faible allure, la berline devrait séduire les amateurs de technologie, mais pas que ! On apprécie son grand confort et assez étonnement, sa maniabilité. A-t-elle tout bon ? Quasiment !


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