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Présumé innocent from Minui

Publié le 06 août 2008 par Adadala
Lorsque vous lisez un livre, celui-ci vous fascine, et parfois vous plonge dans un monde que vous semblez si bien connaître et dans lequel vous vous abandonnez. Et lorsqu’il s’agit de littérature policière vous suivez la résolution d’une enquête où le dénouement vous apportera la clef de l’énigme !
Mais ne vous êtes jamais posé la question : "Il y a quelque chose qui cloche" ? Et si l’auteur s’était trompé ou pire… Si le narrateur s’était trompé ? Certains d’entre vous me diront : "Grotesque ! Ça n’est que de la fiction !" Oui c’est de la fiction, mais ça ne me répond pas à la question : "Et si l’enquête avait été bâclée ? Si le meurtrier s’était échappé grâce à une accusation calomnieuse d’un personnage dont sa renommée ne peut être mise en doute, ni par les lecteurs, ni par les personnages du livre ?" Voilà le postulat sur lequel part Pierre Bayard, Professeur en littérature à Paris VIII et psychanalyste, pour découvrir la vérité dans ces injustices parfois flagrantes.
Parmi ses œuvres, L’affaire du Chien de Baskerville. Nous replongeons dans cette œuvre pour découvrir que le légendaire Sherlock Holmes n’est pas le détective que l’on croit. Le livre commence par rassembler les indices et vérifier chaque preuve et confronter aussi chaque petite phrase de-ci, de-là de notre complice le cher Docteur Watson. Confronter les dires de chacun y compris ceux des nos héros avec les faits énoncés par le narrateur. Confronter les indices avec leurs interprétations… Dans une enquête où le surnaturel joue sur les nerfs de chaque personnage dans la campagne d’une Angleterre victorienne, les explications les plus simples ne sont pas forcément les plus entendues. Aussi Pierre Bayard nous remet dans un contexte où il explique que la peur a supplanté le doute. Dans ces conditions, la peur tue et elle tue des innocents.

Présumé innocent from Minui


© Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr
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Mais comment une œuvre comme Le chien de Baskerville peut basculer dans l’hystérie collective où chacun voit des meurtriers là où il n’y en a pas ? Où les monstres ne sont pas ceux que l’ont croit ? L’œuvre n’est pas un simple roman pour Conan Doyle. Pierre Bayard resitue le contexte dans lequel Conan Doyle l'a écrit et nous offre là une analyse des fictions qui voyagent dans la réalité où leurs auteurs vit et dans laquelle leurs créations échappent à ceux qui leurs ont donné naissance. Pour Conan Doyle, Sherlock Holmes est devenu le monstre de Frankenstein, une création qui refuse de disparaitre, qui veut vivre ! Voilà un thème des plus surnaturels pour une œuvre qui n’en manque pas.

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© Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr
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Mais enfin, il reste encore une dernière question ! Qui est le coupable ? Si les apparences sont trompeuses, si Watson reste le seul témoin narrateur de notre aventure, il offre cependant assez de détails pour chercher à enquêter sur le véritable assassin de notre roman. L’affaire étant classée nous ne pourrons que maudire les circonstances qui ont permis la fuite de ce dangereux personnage. Pierre Bayard démontre que parfois un crime parfait ne repose que sur de solides superstitions.
L’Affaire du Chien de Baskerville des éditions Minuit par Pierre Bayard.
Mes Petites Fables

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