En Australie, comme dans les autres pays développés, l'envolée des prix de l'immobilier rend de plus en plus difficile, en particulier pour les jeunes, d'acquérir leur premier logement. La branche de capital-risque de CommBank, x15ventures, vient d'investir dans OwnHome, qui cherche à apporter une réponse originale à ce problème sensible.
La situation devient extrêmement compliquée, car ce n'est pas tant le crédit hypothécaire qui limite la capacité d'achat des futurs nouveaux propriétaires, les conditions actuelles du marché permettant à la majorité d'entre eux de faire face sans trop d'inquiétude aux échéances de remboursement, que la constitution de la réserve nécessaire à l'incontournable apport initial. Généralement fixé à un minimum de 10% du montant de la transaction, ce dernier représente désormais l'obstacle principal, notamment pour tous ceux qui, historiquement, auraient pu faire appel à l'aide de leurs proches.
Comme souvent dans ce domaine, la solution que propose OwnHome repose sur une approche hybride, combinant location et acquisition. Concrètement, le client verse une commission, à hauteur d'un total de 2,5% du prix du bien, semble-t-il, puis il peut emménager immédiatement dans sa nouvelle résidence, pour laquelle il verse un loyer mensuel. Après 3 à 7 ans, ce dernier ayant contribué à alimenter le dépôt requis, il a la possibilité de finaliser l'achat, à un prix convenu à l'avance (réévalué à un taux fixe).
Pour entrer dans les détails, les opérations se répartissent en trois phases successives. En amont, la startup est mandatée, moyennant rémunération directe (1,5% du capital visé), pour accompagner la recherche du demandeur. Puis, une fois la perle rare trouvée, elle se porte elle-même acquéreur (en exigeant une garantie de seulement 1% du prix) et prend en charge l'ensemble des démarches administratives. Enfin, la transmission réelle de la propriété n'est exécutée, en option, qu'à l'issue de la période de location.
En synthèse, OwnHome se fait ainsi un peu courtier immobilier, un peu bailleur et un peu institution financière afin de résoudre la complexité de la primo-accession à la propriété. Le dernier axe est évidemment le plus novateur, en instaurant un mécanisme indolore (quasiment invisible) d'épargne, mais il est plus ou moins indissociable des deux autres. Au passage, la jeune pousse élabore de la sorte un intéressant modèle économique, dont la diversité des supports lui procure une solidité inhabituelle.
Avec un mélange aussi détonnant, il n'est guère étonnant qu'une banque relativement visionnaire prenne une participation à l'aventure. En effet, il s'agit là de l'illustration de l'impératif de repenser les services dans une logique fondamentale de réponse aux attentes et aux besoins des consommateurs. Les outils financiers ne représentent alors qu'une partie mineure de l'équation et la valeur dérive essentiellement de leur intégration dans une expérience globale, y compris quand elle se prolonge sur des années…