Magazine France

Sarko, Carla et Daila ...

Publié le 07 août 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Nicolas Sarkozy ne rencontrera pas le dalaï-lama lors de sa visite en France la semaine prochaine. "Le président de la République comprend les raisons qui conduisent le dalaï lama, compte tenu des circonstances présentes, à ne pas solliciter un entretien durant son séjour au mois d'août en France", a annoncé l'Elysée dans un communiqué publié mercredi 5 août. (source le Monde et Rue89)

En revanche, l'épouse du chef de l'Etat "sera présente à la cérémonie religieuse présidée par le dalaï-lama qui marquera l'inauguration le 22 août d'un important temple bouddhique". Le plus proche conseiller du dignitaire tibétain avait indiqué plus tôt que celui-ci ne devrait pas rencontrer Nicolas Sarkozy et n'avait pas demandé d'entretien avec le président français.
Evoquée un certain temps, l'hypothèse d'une rencontre entre M. Sarkozy et le dalaï-lama avait suscité la polémique. Agacé par les menaces de l'ambassadeur de Chine en France, Kong Quan – qui avait déclaré qu'une telle rencontre aurait des "conséquences graves" – le président français avait pourtant laissé entendre le 10 juillet qu'il pourrait s'entretenir avec le leader tibétain. "Ce n'est pas à la Chine de fixer mon agenda, ni de dicter mes rendez-vous", avait-il lancé.
"MÉDAILLE D'OR" À PÉKIN
Dans un entretien mercredi à l'Agence Chine nouvelle, diffusé par l'Elysée, Nicolas Sarkozy a préféré adresser "à cette Chine qui réussit chaque jour davantage", "un message chaleureux d'amitié ; une amitié historique, indéfectible et inébranlable, qui lie le peuple français au peuple chinois". "Ma présence à Pékin le confirmera une nouvelle fois : l'amitié entre la France et la Chine est un axe fondamental de la politique étrangère de la France. Elle répond aux aspirations profondes de nos deux peuples, elle est indispensable à la construction d'un ordre international plus juste, plus sûr, plus harmonieux", insiste-t-il en évoquant sa venue en Chine pour la cérémonie d'ouverture des JO, vendredi.
Dans cet entretien, le chef de l'Etat n'évoque pas le sujet sensible des droits de l'homme ni celui du Tibet. La tenue des JO à Pékin "consacre la reconnaissance de ce qu'est la Chine du XXIe siècle : une puissance moderne, d'envergure mondiale", qui "a retrouvé son rang parmi les plus grandes nations" et "qui a a désormais la capacité d'apporter une contribution décisive à l'émergence d'un monde de développement et de paix", glisse-t-il. "Si l'organisation des JO était un sport, je suis sûr que vous seriez d'accord avec moi pour qu'on attribue à la Chine la médaille d'or !"estime-t-il par ailleurs.
Que la France entretienne de bonne relations avec la Chine n'a rien que de plus normal. Nicolas Sarkozy avait eu une très belle sortie au parlement européen, en lançant à Daniel Cohn-Bendit: "on n'humilie pas un quart de l'humanité". Mais une phrase brillante et une belle intuition ne font pas une politique étrangère, pas plus que l'envoi de sa femme à une cérémonie religieuse, puisque c'est le lot de consolation auquel auront droit les Tibétains.
La France sort affaiblie et déconsidérée de cet épisode. Elle s'est tirée une balle dans le pied dans l'un des lieux du monde où s'écrit le XXI° siècle. Et surtout, elle aura donné au clan des durs de la diplomatie chinoise une médaille d'or avant même l'ouverture des Jeux.

Retour à La Une de Logo Paperblog