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Les JO, et par-delà l’Olympisme, ont-il encore un sens ?

Publié le 07 août 2008 par François Collette

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Au vu de ce qui se passe en Chine, la question du jour qui revient sans cesse sur le tapis est bien sûr « fallait-il donner les JO à Pékin ? ». Moi je dis nonmême si les décideurs de ce choix ne cessent de nous rebattre les oreilles avec un argument parfaitement hypocrite et spécieux du style « on ne peut pas priver un cinquième de la population de “ses” Jeux ». Tout le monde savait pertinemment bien que les engagements en faveur de la Liberté ne seraient pas tenus dans ce pays mais un argument capitaliste incontournable, « l’ouverture du plus grand marché de la planète », a fait craquer les pontes d’un CIO politisé à outrance, bien loin de l’idéal olympique de Pierre de Coubertin. Et dire que Paris était candidate … 

Au-delà de cette question devenue obsolète puisque maintenant « nous y sommes », je vaisbeaucoup plus loin : l’Olympisme n’a plus aucun sens aujourd’hui. Le mouvement fondé par Pierre de Coubertin sur des valeurs humanistes n’est plus qu’un piteux symbole depuis des lustres mais, cette fois, il a vraiment largué les amarres. S’y référer encore prête à rire. Rire jaune. Dites-moi, mis à part la gloire (factice) d’un titre olympique, voyez-vous une différence entre les JO et des championnats du monde ?

Relisons le credo olympique de Pierre de Coubertin : « Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat; l’essentiel, ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu ». Et son serment déclamé solennellement à l’ouverture des Jeux : « Au nom de tous les concurrents, je promets que nous prendrons part à ces Jeux Olympiques en respectant et suivant les règles qui les régissent, dans un esprit de sportivité, pour la gloire du sport et l’honneur de nos équipes ». 

Le dopage est de plus en plus présent à titre individuel (outre le fait qu’il est érigé en système dans certains pays), le professionnalisme le plus poussé s’est imposé avec tous ses excès, la politique et le nationalisme ont phagocyté le sport et le bienveillant dieu fric couvre tout cela sans vergogne. Le brave Pierre doit se retourner dans sa tombe.

Le CIO a perdu son âme et, apparemment, cela arrange bien tout le monde. 


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