Dix-huit mois après l'apparition sur l'iPhone d'une notion de « widget » universel, capable de présenter, n'importe où sur l'écran d'accueil, une information élémentaire émanant d'une application, le secteur financier n'en a guère embrassé les opportunités. Plum fait donc figure de pionnière avec ses petits mémos de dépenses et d'épargne…
Grâce à la nouvelle option, les clients de la jeune pousse britannique peuvent désormais surveiller l'état du compte courant connecté à la plate-forme, le niveau de leur réserve principale ou encore les progrès de chacun de leurs projets directement à l'allumage de leur appareil, sans avoir à lancer le logiciel. Voilà un excellent moyen d'attirer l'attention sur leurs finances personnelles et encourager leur engagement avec leur argent, alors même que l'assistant intelligent de Plum mise plutôt sur l'automatisation.
Pour paradoxale (et anecdotique) qu'elle puisse paraître, la démarche apporte un complément intéressant à une solution qui, comme des centaines d'autres, peine nécessairement à capter des interactions récurrentes, faute de figurer parmi les 3 à 5 outils qui monopolisent le temps de consultation mobile du consommateur moyen. Et même si la promesse d'origine est d'épargner sans y penser, en laissant les algorithmes piloter les opérations, l'implication de l'utilisateur reste essentielle au succès.
En effet, le système de base repose sur une mécanique de répétition, consistant à mettre de côté de petites sommes à intervalles rapprochés (tous les quelques jours), dont un bénéfice important est la stimulation que procure l'observation d'une évolution régulière vers un objectif prédéfini. Traditionnellement, les notifications jouent ce rôle de mise en avant mais leur aspect intrusif tend à émousser leur efficacité, tandis qu'une présence permanente, passive, sur un écran habituel constitue un rappel inconscient.
Sans chercher à surestimer leur valeur, les widgets d'Apple offrent une extraordinaire possibilité aux fournisseurs de deuxième rang de re-gagner un peu de visibilité auprès de leurs clients, d'autant plus critique pour ceux qui misent exclusivement sur une relation par le smartphone. Cependant, plus généralement, ils autorisent également une meilleure exposition à des informations prioritaires, selon les préférences de l'utilisateur, qui pourraient, en outre, être associées à des incitations à l'action immédiate.
Bien que figurant fréquemment au palmarès des applications mobiles les plus sollicitées, les banques, « néo » et historiques, n'en rendraient pas moins service aux consommateurs en leur proposant, a minima, des fonctions équivalentes. Peut-être pourraient-elles ensuite prolonger ces efforts en injectant dans ces mini-composants des éléments de suivi et d'accompagnement du bien-être financier… Et si les compagnies d'assurance y trouvaient un moyen de dynamiser leurs initiatives de prévention ?
Depuis plus d'un an, les entreprises ont à leur disposition un nouvel outil, relativement facile à mettre en œuvre, leur permettant d'interagir autrement avec leurs usagers, sous une forme compacte mais avec une capacité incomparable de fidélisation. Comment se fait-il qu'elles ne se soient pas encore emparé massivement de l'opportunité (en ne se limitant pas à l'affichage du solde de compte, qui semble être la tendance) ?