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Critique Ciné : BigBug (2022, Netflix)

Publié le 17 mars 2022 par Delromainzika @cabreakingnews

BigBug // De Jean-Pierre Jeunet. Avec Isabelle Nanty, Elsa Zylberstein, Claude Perron et Stéphane de Groodt.

L’univers de Jean-Pierre Jeunet a toujours été fascinant. Delicatessen (1991) était un petit bijou, un bonbon d’originalité. Sa petite escapade américaine (Alien la résurrection et La cité des enfants perdus) n’est pas ce que j’ai préféré de lui mais peu importe. Il revient après 9 ans sans long métrage avec BigBug. J’en regrette alors T.S Spidey (2013) qui était un film malicieux et surtout tellement « Jeunet ». Si l’on retrouve dans BigBug le goût prononcé du réalisateur pour les couleurs, le film n’est pas aussi percutant qu’il pouvait l’être. Le film n’arrive pas à construire quoi que ce soit dans ce huis clos où le casting devient rapidement le problème du film. L’histoire n’a aucun sens et les personnages naviguent alors dans ce salon et échangent des dialogues sans grande inspiration. BigBug aurait pu être un film intelligent critiquant les dérives numériques de notre époque et de l’évolution technologique mais non. Le film hésite et tombe ainsi dans tout un tas de pièges. En neuf ans, Jeunet s’est reposé sur des lauriers et semble avoir perdu sa machine à rêves. Je ne retrouve pas dans BigBug quoi que ce soit de son cinéma, semblant être en ruines.

En 2045, l’intelligence artificielle est partout. À tel point que l’humanité compte sur elle pour assouvir ses moindres besoins et ses moindres désirs - même les plus inavouables… Dans un quartier résidentiel tranquille, quatre robots domestiques décident soudain de retenir leurs maîtres en otages dans leur propre maison. Enfermés ensemble, une famille pas tout à fait recomposée, une voisine envahissante et son robot sexuel entreprenant sont donc obligés de se supporter dans une ambiance de plus en plus hystérique ! 

Mais la mise en scène respirant la naphtaline n’est pas le seul problème du film. La direction artistique est bancale et nous laisse avec des comédiens qui ne savent jamais quoi faire pour nous permettre de passer un agréable moment. BigBug aurait probablement dû aller à fond vers le vaudeville, ce qui lui aurait valu d’être probablement plus soigné. BigBug tente aussi l’humour mais c’est encore un raté. Le film a beau être potache, il n’est jamais drôle. De même que tout ce qui a été imaginé comme le futur est presque là trop tard. Imaginer le futur de 2050 sans parvenir à être assez réaliste sur tout ça manque cruellement d’originalité. BigBug est une sorte de redite de tout ce que le cinéma a déjà pu faire, comme si Jeunet avait passé son temps devant de la SF et s’est dit qu’il serait bien de faire un pot-pourri de tout ce qu’il a pu voir à sa sauce. C’est vraiment dommage car BigBug avait une bonne idée de départ mais toutes les bonnes idées de ce film ne sont jamais bien exploitées.

Note : 2/10. En bref, en jouant sur la parodie, BigBug devient la propre parodie de Jean-Pierre Jeunet. J’ai mal.

Disponible sur Netflix


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