Votre verger est-il adapté aux changements climatiques ?

Je viens de terminer la lecture du livre de Robert Kran et Perrine Dupont Un jardin fruitier pour demain : Adapter son verger au changement climatiqueparu chez Terre vivante.

Robert Kran est un jardinier expérimenté qui a créé en 1996 le jardin botanique fruitier d'Avapessa.

Perrine Dupont est journaliste et jardinière.

Dans cet ouvrage, préfacé par Francis Hallé, ils nous proposent près de 40 espèces pour adapter votre verger au changement climatique.

Robert Kran commence par nous raconter son enfance, puis sa vie d'adulte ainsi que l'échec de son premier jardin et la naissance de celui d'Avapessa.

Puis il nous explique la philosophie de son jardin, son but, sa démarche.

Ensuite, il nous détaille les différentes conditions pour que les plantes s'acclimatent bien dans notre jardin.

Puis, on arrive à la partie consacrée aux différentes variétés à planter, rédigée par Perrine Dupont.

On y retrouve, sous forme de fiches, 37 espèces fruitières. Il est notamment indiqué dans ces fiches la zone de rusticité, les exigences culturales au niveau de la nature du sol et de l'ensoleillement, le type de fruit et l'âge de fructification, etc.

Elles sont classées par ordre alphabétique dans 3 catégories :

• les fruitiers rustiques
• les fruitiers à tester, en limite de rusticité
• les fruitiers à réserver aux climats doux.

En annexes, figurent un glossaire et une liste de bonnes adresses.

"Il est important de rappeler que le transport des graines, de tubercules ou d'organes de reproduction végétative semble exister depuis que l'homme cultive, soit dès le Néolithique. Ainsi les végétaux étaient-ils naturalisés petit à petit, "de village à village", pour imaginer. Mais, lentement, au fil du temps, ils pouvaient se retrouver à plusieurs milliers de kilomètres de leurs lieux d'origine.

La route de la soie a constitué pendant des siècles un moyen de diffusion intercontinental des espèces, apportant en Europe les pommes, les roses, le millet, le navet, la carotte...Il en va certainement de même pour toutes les routes marchandes du monde, sur de plus ou moins grandes distances.

L'histoire rapporte aussi des implantations plus conscientes, liées aux invasions de territoires par des empires structurés. Elles s'effectuent dans les deux sens : les colonisateurs emportent avec eux des espèces qu'ils cultivent. De cette façon, les Romains ont diffusé la culture du pistachier - venu d'Iran - dans l'ensemble du Bassin méditerranéen, et les plantes utiles à l'alimentation étaient prélevées dans les pays vaincus, puis rapportées au siège de l'Empire pour être cultivées. Elles figuraient parmi les prises de guerre, au même titre que d'autres trésors. De même, la colonisation des Amériques a considérablement modifié les pratiques culturales et alimentaires des deux côtés de l'Atlantique : l'ail, l'aubergine, le blé, l'abricotier, le caféier, le grenadier, le manguier, l'oranger, la canne à sucre se voient introduits par les Européens en Amérique du Sud, ceux-ci ayant préalablement "prélevé" des semences dans les colonies ou comptoirs d'autres régions du monde. Des Amériques sont apportés en Europe le maïs, les pommes de terre, les haricots, les tomates, les piments, les tournesols, les fraises à gros fruits issues du croisement de Fragaria virginia d'Amérique du Nord et de Fragaria chiloensis venue du Chili (avant cela, nous ne connaissions que les fraises des bois). Ceci n'étant qu'une infime partie de ce qui a été relaté à l'écrit et nous concerne directement."

Un livre passionnant mais aussi très frustrant ! En effet, même si je dispose moi-même d'une collection assez importante, il y a quelques variétés qui m'ont bien fait rêver, mais que par manque de place, de lieu pour les acheter ou de climat adapté, je ne peux me procurer. Bref c'est un excellent livre qui va ravir tous les passionnés de forêt-jardin et d'arbres fruitiers.