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JO : quand politique et sport s'entremêlent

Publié le 08 août 2008 par Maudsoulat
Ce matin, l'organisation Reporters Sans Frontières a piraté une fréquence FM à Pekin afin de diffuser, 12 heures avant la cérémonie d'ouverture, un appel à la liberté d'expression. "Bienvenue à la radio sans frontières à Pékin, une station radio créée par l'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières pour vous informer sur la liberté d'expression en Chine". Robert Ménard, président de l'association, a ensuite lu un message en français, doublé en anglais en en chinois, suivis de messages de liberté prononcés par des dissidents chinois.
Cette manifestation, ainsi que toutes celles qui ont précédé ces Jeux, comme lors du passage de la flamme olympique à Londres ou Paris, montrent à nouveau à quel point ces Olympiades, au grand dam des autorités chinoises, vont être politisées. A titre personnel, je pense que boycotter n'était pas une solution : il faut au contraire être présent et donner à la population des messages d'espoir et de respect.
Ces Jeux de Pekin ne sont pas les premiers J.O à être emportés par la tourmente politique. Petit rappel historique...
Berlin, 1936 : les jeux Olympiques ont lieu dans la capitale du IIIe Reich. Hitler souhaite en faire la vitrine du nazisme (c'est à cette époque que Leni Riefenstahl réalisera Les Dieux du Stade, beaucoup moins sympathiques que nos rugbymen d'aujourd'hui). Les Etats-Unis menacent l'Allemagne de boycott mais ne mettent pas leurs menaces à exécution. Et ils font bien... Jesse Owens, athlète noir américain, sera la star de ces Jeux au grand dam des nazis, puisqu'il remportera 4 médailles d'or.

Munich, 1972
: c'est le conflit israélo-palestinien qui va ici s'inviter de manière dramatique aux Jeux. Le 5 septembre, un commando de palestiniens, "Septembre noir", prend en otage 9 athlètes israéliens. Les preneurs d'otages exigent la libération de 200 prisonniers palestiniens. Les Jeux seront temporairement interrompus et l'assaut donné à l'aéroport de Munich coûte la vie aux 9 otages, ainsi qu'à 5 des 8 terroristes. Les Jeux reprendront ("The Games must go on") mais resteront marqués par ce drame.
Moscou, 1980 : on est alors en pleine guerre froide et l'Union Soviétique vient d'envahir l'Afghanistan (1979). Une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, vont boycotter ces Jeux. La France laissera le choix du boycott à ses fédérations et trois d'entre elles (équitation, voile et tir) refuseront d'y participer.
Los Angeles, 1984 : c'est ici une quinzaine de pays du bloc communiste, dont l'URSS, qui boycotte les Jeux de Los Angeles. Ce refus de participer est une réplique au boycott de Moscou, 4 ans plus tôt. La Roumanie, la Yougoslavie et la Chine ne s'aligneront pas sur la position soviétique et participeront. La Roumanie obtiendra d'ailleurs 53 médailles et la Chine 32.
Atlanta, 1996 : ces Jeux seront marqués par un attentat dans le parc du Centenaire, en plein coeur du village olympique. 2 personnes sont tués et 112 sont blessées. Juan Antonio Samaranch, alors président du CIO, décide de poursuivre les Jeux. "Aucun acte de terrorisme n'a jamais détruit ni ne détruira jamais le Mouvement olympique". L'auteur de l'attentat sera arrêté quelques années plus tard : il s'agit d'un extrémiste proche des milices et mouvements religieux hostiles au gouvernement de Washington, Eric Rudolph.

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