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Ah, ces fautes de français !

Publié le 24 mars 2022 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Parfois tout peut paraître dérisoire face à des événements tragiques, pourtant la vie continue et la communication entre les humains reste un élément essentiel de l’entente. L’autre jour, j’ai découvert dans les pages du Figaro que je lis, celles de la langue française, cet article, que je ne peux que recopier in extenso. Tout y est dit, ou presque !

Les fautes de français

Ce sont les premières coupables, celles que vous avez le plus souvent pointées du doigt. «Monter sur Paris», au lieu de «à», «tirer les conséquences» et non des «conclusions», «comme même» qui se substitue à «quand même»… La liste de ces locutions qui bousculent les règles les plus élémentaires est longue. Vous êtes nombreux à pâlir quand vous entendez «au jour d’aujourd’hui» , le plus affreux des pléonasmes. Vous désapprouvez aussi la redondance du sujet, comme «le président, il a dit que…», «les Français, ils vont en vacances…». Vous n’aimez pas les nuisibles tels que «faire couple, faire famille, faire nation, faire église…», et les non moins irritants «faire un musée» ou «faire un pays» au lieu de «visiter». Le «malgré que» est revenu à plusieurs reprises, ainsi que le disgracieux «au final» qui a détrôné avec force et fracas «finalement» ou «en fin de compte». Sans oublier les jumeaux «de base» et «à la base», à éradiquer de toute urgence pour «d’abord», «dans un premier temps» ou «à l’origine». «De suite» qui remplace «tout de suite» horripile certains aussi d’entre vous.

Les formules toutes faites

Ces «béquilles linguistiques» vous irritent particulièrement. Les expressions toutes faites, que l’on place à tout bout de champ, sont devenues des tics de langage qui envahissent nos phrases: «on va pas se mentir», «je dis ça je dis rien», «voili-voulou», «j’ai envie de dire»«ça va le faire» «comme un lundi»… Un internaute déteste particulièrement la formule «après, ça dépend, ce sont les goûts et les couleurs», et la répétition intempestive de «pas de souci». Un autre est crispé par la tournure «on est sur» qu’il a illustré dans une phrase particulièrement créative: «on est sur un appartement de 52 m², un article de 25 pages, une jupe en tweed, une brosse à dent électrique, une guerre nucléaire, un cas contact…». Sans oublier «à un moment donné» qui grignote fréquemment nos propos, «je reviens vers vous» à la fin d’un mail, ou encore «j’ai envie de dire», assénée en début de phrase. Bonus: vous nous dites que le mime de guillemets avec les doigts pour montrer que l’on cite quelqu’un vous irrite au plus haut point. À bon entendeur…

Les anglicismes

Qu’on ne s’avise pas d’employer le globish en votre présence. Particulièrement au bureau, où il se diffuse à grande vitesse. Morceaux choisis : «esprit corporate» pour dire «esprit d’équipe», «ça fait sens» au lieu de «ça a du sens», «juste» à la place de «tout simplement», «alternative» pour «solution de remplacement», «définitivement» qui se substitue à «vraiment» , «ça va vous impacter» pour «avoir des conséquences», «je te rappelle asap» au lieu de «rapidement, dès que possible» «Les kids» pour parler des enfants, ou l’expression «mumpreneur», qui désigne les mères de famille montant leur entreprise, sont «exaspérantes» pour quelques-unes d’entre vous.

Expressions politiques

Il semble que la politique soit un lieu de prédilection pour les locutions agaçantes. Parmi elles, «le champ des possibles», ou bien «je prendrai mes responsabilités», qui fusent à chaque campagne présidentielle, ainsi que l’expression «siffler la fin de la récréation», synonyme de «rappeler à l’ordre, appeler fermement à se ressaisir». Nous la devons au Général de Gaulle, qui l’aurait prononcée lors des révoltes estudiantines de mai 1968, appelant par ces mots les jeunes à calmer leurs ardeurs révolutionnaires. Le mot «problématique» au lieu de «problème» met en rogne certains d’entre vous. Le redoublement systématique du masculin et du féminin dans les prises de parole fait sortir de leurs gonds quelques interrogés: «cellezeceux», «les Françaises et les Français», «les habitantes et les habitants» Des formules qui seraient au service d’une oralité «inclusive».

Tics de langage

Ils ont la peau dure. Les tics de langage sont partout, toutes générations confondues. Parmi eux, «du coup», «en gros», «je te jure», «en fait», «tu vois», «en mode», «yep», «top», «j’avoue», ont été relevés à de nombreuses reprises. Les expressions préférées des jeunes sont aussi montrées du doigt: «TMTC» par exemple, acronyme de «toi même tu sais», ou encore «IRL», initiales de «In Real Life». Certains d’entre vous n’aiment pas les interjections comme «au top!», «frère/fréro!», «wesh!», «wallah!», «en vrai!», «j’ai pas le time», ou «la base!».

Les formules «bisounours»

Au pays des licornes et des arcs-en-ciel, on ne dit pas «bonne journée» mais «belle journée» . Quand on croise un voisin ou un collègue matinal, on lui souhaite un «bon matin». On lance la phrase «c’est que du bonheur» le plus souvent possible. Une personne sympathique est «une belle personne» et on signe ses mails en écrivant «prenez soin de vous» .

Ah, ces fautes de français !

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