Magazine Journal intime
Jour après jour, il cartographia tous les détails de son quartier, tous les faits constatés, tous les individus aperçus, tous les véhicules croisés, il consigna la météo, l’état des arbres et des bâtiments. Déclaré handicapé mental par un médecin corrompu, il touchait une rente d’invalidité qui le dispensait de travailler. Il vécut chichement et cartographia son petit monde pendant cinq décennies. Lorsqu’il mourut le quartier avait bien changé : le temps d’une vie. Et ses dizaines de carnets furent vendus aux enchères à tous les derniers nostalgiques d’une époque disparue.