22 % des Français et des
Françaises interrogé(e) s lors d’un sondage récent considèrent que la Russie se
sentant « menacée » est dans son bon droit quand Poutine fait la guerre aux
Ukrainiens. Ils sont 52 % à considérer que Poutine avait au moins une bonne
raison de commencer cette guerre ! Voilà le résultat de la propagation des
thèses complotistes assimilant l’OTAN (et donc les pays qui la composent) à un
agresseur qui ne dirait pas son nom. En France, les Zemmour, les Le Pen et les
Mélenchonnistes assuraient, il y a quelques semaines, que l’OTAN et les Américains
s’employaient à encercler la Russie (15 millions de km2) le plus grand pays du
monde et qu’en conséquence Poutine se trouvait en état de légitime défense. Ben
voyons comme dirait l’autre. Or, l’OTAN est une organisation défensive qui n’a
aucun appétit pour le territoire des nations européennes, qu’elles soient
orientales ou occidentales.Mais c’est
le message qui est martelé par les Poutiniens, en Russie et en France aussi,
depuis près de vingt ans. A l’évidence, Poutine veut reconstituer l’empire
communiste d’avant l’effondrement de l’URSS. Il veut installer un glacis entre
l’Europe et ses frontières. Et comme il ne connaît que le langage de la
brutalité et de la force, le recours aux armes est son outil de persuasion.
Plus je cogne, plus je gagne.
Le pire est qu’il parvient à
faire douter les démocraties dites libérales du bienfondé de leurs modes de vie
et notamment de la qualité de leur processus démocratique. En France, les élections
sont libres et les oppositions bien vivantes. Le bulletin de vote est le maître
de la cérémonie et chaque voix compte. En France, on ne bourre pas les urnes et
le vote est secret. C’est la garantie de la liberté et de l’égalité. Ceux et
celles qui s'abstiennent, acceptent donc le choix qui se fait sans eux. Avec RT (Russia today) Spoutnik et des milliers de hackers, Poutine s'est immiscé dans les processus démocratiques, aux Etats-Unis, en France, en Grande-Bretagne avec un seul objectif : mettre à bas la démocratie libérale.
Ce qui est incroyable, c’est qu’après La Géorgie, la Tchétchénie, la Syrie, la Crimée, le Donbass, et maintenant le Mali, la République Centre-africaine (et le fameux groupe Wagner) la propagande russe continue de démontrer une remarquable efficacité. Il faut dire que la France regorge de comptenteurs aptes à reprendre en cœur les arguments de Poutine, de Lavrov, et des personnes dûment autorisées à expliquer « l’opération spéciale » doux euphémisme pour justifier les centaines de Morts à Marioupol, Kiev ou Kharkiv. Et pour museler toute information libre ou toute opposition.
Quels sont les buts de guerre de Poutine, du moins ceux qu’il a avoués : « la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine ». La grande guerre patriotique de 1941-1945 devant servir de référence. Il faut être soit naïf, soit ignare, pour avaler ces fadaises. Car l’histoire ne repasse pas les plats. Et face à Poutine, tout un peuple s’est levé, ni nazi ni fasciste. Le maître du Kremlin ne s’attendait pas à faire face à une défense aussi énergique et efficace du président Zelinsky, du gouvernement, de l'armée et des citoyens et citoyennes d’Ukraine. Les nazis, car il y en a (en France aussi) ce sont les membres du bataillon Azov. Il comprend quelques centaines d'hommes adeptes de la violence. Leurs insignes ne laissent aucun doute sur leur fascination pour Hitler. Comme d’habitude il faut trier le bon grain de l’ivraie. Ce ne sont pas ces fanatiques qui expliquent l’Ukraine d’aujourd’hui laquelle frappe à la porte de l’Union européenne et devra donc respecter le libre suffrage, le droit européen, la liberté d’informer et reconnaître des droits à l’opposition. Tout ce qu’exècre un Poutine plus proche de…Raspoutine que de Gorbatchev.