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Jeux Olympiques du malaise

Publié le 08 août 2008 par Photosmax

D’un côté, y a cette culture millénaire exceptionnelle et cette population souriante. J’ai regardé une partie de la cérémonie d’ouverture en mangeant mes toasts avec Agathe ce matin et, il faut bien le dire, c’était époustouflant. De la démesure, des mois et des mois de répétition et des moyens techniques à couper le souffle. J’ai beaucoup aimé.

On sent très bien la force de cette population, leur fierté, leur passion et ces immenses moyens pour tout réussir. Il ne fait aucun doute que ces jeux rouleront sur des roulettes et que tout sera parfaitement réussi. Les yeux du monde sont tournés vers eux et ils ne rateront pas la chance de montrer leur immense savoir-faire.

Mais de l’autre côté, y a tout ce qu’on entend et qu’on lit sur le contexte de ces jeux. Les expropriations massives, les dissidents déportés ou emprisonnés, les murs construits devant les quartiers pauvres, les travailleurs qui ont donné leur sang pour construire tout ça et toute cette pollution qui choque complètement mes valeurs.

J’écris ce texte avec un clavier et un ordinateur fabriqués en Chine, je porte un chandail qui vient du Pérou, je suis assis sur une chaise faite à Taiwan et... vous le savez, je porte des chaussures fabriquées en Chine. On ne s’en sort pas, il est devenu impossible de vivre sans avoir un «made in “ailleurs”» sous les yeux ou sur la peau.

Je suis mal à l’aise avec tout ça. On parle chaque jour de compostage, de voiture hybride et de réduire nos émissions (j’ai même entendu dire qu’on devrait éteindre notre moteur aux feux rouges). On trouve des étiquettes qui spécifient la consommation sur les appareils électriques et les grandes entreprises nous inondent de leurs vertus en s'annonçant toutes plus «vertes» les unes que les autres. Quelque part, ne fait-on pas seulement exporter la pollution ? On la cache à l’autre bout du monde pour ne pas la voir ? L’économie de la Chine prospère à toute vapeur... mais elle est vachement toxique cette vapeur.

Et que dire de tout ce paradoxe du travailleur d’usine canadien qui a perdu son emploi parce qu’il réclamait de meilleures conditions de travail et qui achète à tous les jours des choses fabriqués par des travailleurs qui n’ont pas le dixième du salaire et des conditions de travail qu’il avait ?

Je n’ai rien contre la mondialisation et j’achèterai avec le sourire les produits chinois quand on nous montrera que ce pays respecte l’Homme et respecte cette planète qui est à nous tous. En attendant, je continue à regarder les Jeux du malaise...


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