Dans le domaine de l’immobilier d’habitation, les trimestres se suivent, mais ne se ressemblent pas.
Sur fond du retour de l’inflation, de crise sanitaire et maintenant sécuritaire, les acquéreurs réfléchissent à deux fois avant de se lancer. Selon le dernier Baromètre LPI-SeLoger, l’activité ralentit. « En février, les ventes baissent de 9.0 % pour s’établir à près de 22 % sous leur moyenne de longue période » remarque Michel Mouillart. Et de poursuivre : « Au final, le nombre des logements anciens acquis par des particuliers au cours des 3 derniers mois est en recul de 13.4 %, en glissement annuel ».
Le conflit en Ukraine ayant été déclenché fin février, on ne connaît pas encore son impact réel sur le volume des transactions enregistré en mars. Autre sujet d’incertitude, qui pourrait freiner les envies des acquéreurs : les élections présidentielles, puis législatives. Et ce, même si les agents immobiliers prétendent que ces échéances électorales n’ont pas d’effet sur leur activité. Généralement les professionnels de l’immobilier font le plus gros de leur chiffre d’affaires annuel durant le printemps. Rien n’est moins sur cette année.
LE RETOUR DE LA NEGOCIATION
Un signe ne trompe pas. Les vendeurs ne font plus la loi. « Les marges de négociation sont revenues à leur niveau de la fin de l’année 2014 » poursuit Michel Mouillart. Et ce, notamment en raison du resserrement de l’accès au crédit.
Dans bon nombre de régions, la réduction entre le prix affiché et le prix signé avoisine frôle les 7 %. C’est le cas notamment en Auvergne, dans le Centre et dans le Limousin…. En revanche, la marge de négociation se limite à 5 % dans les régions conjuguant rareté des les biens à vendre et forte demande. Ainsi par exemple en Alsace, en Haute-Normandie, dans le Midi…
DES PRIX EN HAUSSE POUR COMBIEN DE TEMPS ?
Selon les informations agrégées par le Baromètre LPI-SeLoger, dans 93% des grandes villes de l’hexagone, le prix de l’immobilier continue de grimper. Si la hausse reste d’actualité dans une large majorité de villes, des différences de tempo existent. « Le rythme de l’augmentation a nettement décroché depuis la fin de l’été 2021 à Pau et à Valence … Mais maintenant les prix baissent à Calais, à Mulhouse ou encore à Tourcoing » constate Michel Mouillart.
Même tendance disparate dans la première couronne parisienne. Si le prix du m2 à Asnières, à Boulogne-Billancourt, à Clamart ou encore à Courbevoie continue de progresser, il marque le pas à Levallois-Perret, Maisons-Alfort et Paris. Et il recule même à Montreuil pour tomber à 6.688 €/m2 !
Que retenir ? Le secteur de l’immobilier haut de gamme est déjà sous le choc de la guerre en Ukraine. Même s’il est plus accessible, le marché « courant » met toujours un certain temps à corriger les prix. Le ralentissement du nombre de transactions incitera tôt ou tard, les vendeurs à réajuster à la baisse, leurs prétentions.