Que cela soit au cinéma ou en série télévisée, j’ai toujours été passionné par le monde culinaire. HBO Max nous propose ici l’histoire de Julia Child, la plus connue des cheffe cuisinière américaine et passionnée par la cuisine française. Pour la petite histoire c’est lorsqu’en voyage à Rouen le mari de Julia l’initie à la cuisine française. Ce fût pour elle une révélation qui l’a conduite à devenir cette cheffe et auteure de livres de cuisine. Elle a même suivi des cours de cuisine à Le Cordon Bleu à Paris. Adapter l’histoire de Julia Child en mini-série était une excellente idée car ce personnage emblématique de la télévision américaine était identifiable par sa voix et sa façon d’être à l’écran. Elle fait partie du paysage télévisuel américain et cette série parvient à nous offrir quelque chose de délicieux à la fois par la cuisine en elle-même mais aussi par le personnage incarné par une Sarah Lancashire (Happy Valley) presque méconnaissable.
De 1962 à 1976, la carrière télévisuelle de la cheffe cuisinière américaine Julia Child qui rend accessible la préparation de grands plats français auprès des téléspectateurs américains.
C’est Daniel Goldfarb (La fabuleuse Mme Maisel, Tyrant) qui s’est chargé de l’écriture de cette mini-série et le résultat est suffisamment appréciable pour nous laisser avec l’envie de déguster l’intégralité. Surtout que les années 60 sont vraiment magnifiques. C’est une période de l’histoire tellement riche en histoires et l’ambiance de Julia n’est pas sans me rappeler par moment Mad Men. Après trois épisodes je suis conquis par la narration, si fluide et chantante. Les séquences de cuisine en elle-même sont amusantes et je comprends pourquoi les américains ont adoré Julia Child et ont fait de son émission la plus suivie du genre au pays de l’Oncle Sam. Il y a aussi une certaine forme de nostalgie de la télévision de l’époque qui fonctionne ici parfaitement, mélangeant les séquences en couleur et ce que les américains pouvaient voir dans leurs téléviseurs de l’époque.
Julia raconte aussi l’histoire de Julia et Paul. L’alchimie entre Sarah Lacashire et David Hyde Pierce est parfaite et se ressent à l’écran. C’est comme une madeleine de Proust au milieu d’un récit gourmand qui donne envie de déguster de nouveaux plats. Ce mariage heureux est donc notre porte d’entrée dans cette série. Julia ajoute à son récit la façon dont fonctionne la télévision de l’époque, les débuts du féminisme et les problèmes que la célébrité peut causer. Le producteur prétention de cette chaîne (WGBH) pense qu’il faut diffuser des documentaires et des débats politiques plutôt qu’une femme étrange et amusante qui cuisine du poulet ou du boeuf devant les caméras. Si Paul pense voir ici une émission vulgaire et pas intéressante, c’est l’inverse qui va se passer car l’on connaît déjà la suite de l’histoire.
Mais c’est aussi ce qui rend le récit d’autant plus intéressant et curieux. Julia a aussi un côté parfois proche de la sitcom (notamment lors des émissions) qui donnent un humour léger à la série et plaisant à suivre. Julia c’est le genre de séries dont on avait besoin afin de passer un bon moment, rire et avoir envie de manger quelque chose de plus original (en tout cas pour les américains). Dans le destin de Julia Child il y a un peu comme Don Draper, quelqu’un qui est capable de faire quelque chose qui se réinvente dans la poursuite du rêve américain. Si l’on ne doute pas de l’amour de Julia pour la cuisine (et surtout française), Julia aime aussi nous raconter comment elle est devenue cette icône publique.
Note : 7/10. En bref, une série délicieuse qui donne envie, par gourmandise sûrement, de découvrir la suite avec impatience.
Prochainement sur HBO Max France