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Soljnenitsyne, la litterature du Goulag et la Chine

Publié le 08 août 2008 par Dornbusch

Vacances et lectures oblige, j’ai plusieurs billets “littéraires” en vue mais l’annonce du décès de Soljenitsyne les repousse de quelques jours.

Les textes d’hommage magnifiques se sont succédés dans la presse, tel celui de G. Nivat qui plaçait Soljenitsyne aux cotés de Voltaire et Tolstoi (on aurait pu ajouter Hugo) parmi les écrivains qui se sont dressés pour la liberté. Difficile d’ajouter quelque chose sinon quelques notes personnelles.

Un lointain souvenir de lecture universitaire ou l’on étudiait en parallèle “Ivan Denissovitch” avec “L’espèce humaine” de Antelme (et un troisième auteur qui m’échappe) était l’occasion de comparer la dimension apocalyptique et la course vers l’anéantissement de l’univers nazi avec l’aspect apparemment “sans fin” du Goulag de Soljnenitsyne.

Plus généralement si Soljnenitsyne ne peut être réduit à sa figure d’écrivain (même si c’est ce qu’il a fait de mieux, ses interventions politiques depuis la fin de l’URSS ne sont pas très clairvoyantes), c’est aussi l’occasion de dire quelques mots ici de la littérature de l’oppression dont j’ai parlé voici quelques mois à l’occasion du livre sur la Syrie (“La coquille”).

Le goulag et la dictature soviétique ont-heureusement et malheureusement- fourni plusieurs chefs d’œuvre littéraire. Outre Soljnenitsyne, on peut penser au “Ciel de la Kolyma” de Evgeniia Ginzbourg. A un moindre niveau littéraire mais d’une intensité dramatique inouie, le fameux et si controversé récit “A marches forcés” de Slavomir Rawicz dont la première partie moins connue et en particulier le récit de la marche vers le goulag reste terrible.

Plus méconnu que Soljnenitsyne mais peut être d’une ampleur supérieure d’un strict point de vue littéraire , “Les hauteurs béantes” d’Alexandre Zinoviev (décédé lui voici 2 ans), immense oeuvre de fiction sur l’URSS.

J’ai également parfois évoqué ici la littérature issue des camps nazis et parmi une production immense, par exemple le récit de Charlotte Delbo.

Enfin en ces jours d’omniprésence de la Chine, tout cela m’a amené à la remarque que si les 2 autres grands totalitarisme du siècle, nazi et soviétique, ont laissé ces immenses traces littéraires, la dictature chinoise -qui fêtera ses 60 l’année prochaine soit presque autant que l’ex URSS et bien plus que l’Allemagne nazie, et qui a laissé au moins autant de victimes sur le bord du chemin - n’a pas fait l’objet d’une production littéraire d’une telle ampleur à ce jour. Peut être que des chefs d’œuvre de littérature et de courage sont cachés et sortiront un jour pour que le Monde, là non plus, n’oublie jamais.

A lire et à continuer à lire tant pour pour la valeur littéraire de ces chefs d’oeuvre que pour que la mémoire de ce siècle terrible perdure

David


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