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Vivre dans la forêt amazonienne : Mon expérience

Publié le 05 janvier 2013 par Johannav @sarajohannaV

La première semaine que j'ai passé au sein de la forêt amazonienne était un peu bizarre voire épouvantable. Je ne me sentais pas à ma place. Je n'étais vraiment pas habitué au rythme de vie Péruvien qui est très slow, trop tranquille à mon goût.

On faisait des siestes l'après midi après le repas jusqu'à 15h30. Je trouvais le temps long. Et même si j'étais parfois fatiguée faire une sieste jusqu'à 15h30 c'est tellement bizarre pour moi qui était habitué à travailler pendant toute une journée non stop! C'est bizarre! Quand j'étais à Paris j'aurais pu tuer pour avoir une mini sieste et là j'avais tout le temps nécessaire pour être au repos et je ne trouvais pas ma place.

J'avais emmené des livres avec moi, et je me sentais pas le courage de les lire. Je n'arrivais pas.

Mes vêtements étaient humides. A cause de la densité de verdure l'humidité est atrocement intense là bas. Tu te retrouves le matin avec des vêtements mouillés s'ils ont mal séchés. Mais il faisait toujours beau, et le soleil tapait bien fort la journée en général.

J'étais en compagnie de volontaires venus du monde entier. Enfin surtout de l'Europe. Dannemark, Suisse, Norvège, Angleterre, France, Italie, Canada, Australie, Etats-Unis, Belgique... Le monde entier était à Taricaya. J'aime ça. Ces ambiances internationales. La première nuit, un barbecue était organisé, et tout le monde parlait en anglais devant le feu. Je ne comprenais pas grand chose, j'écoutais et j'observais les personnes autour de moi. Et de nombreuses fois je me suis répété en moi, "Pourquoi je suis venu jusqu'ici?" "Il me reste un mois" Je vais m'ennuyer".

Les règles du camp était simple. L'entraide avant tout. On avait chaque soir, inscrit sur le tableau nos tâches à faire pour le lendemain. Cela pouvait être nettoyage de cage, construction de cage, nourrir les animaux, récolter des fruits dans la nature, débrousailler un espace pour construire une ferme... Toutes ces activités étaient nécessaires à l'évolution du camp. Et ce travail était fait gratuitement.

Au bout d'une semaine, j'ai commencé à prendre le rythme de la forêt amazonienne. Je me sentais enfin bien et beaucoup moins stressée. Je me suis habitué à entendre les animaux parler la nuit, me réveiller le matin, discuter la journée, se chamailler à la tombée de la nuit. Je me suis habitué à l'humidité sur les vêtements. Aux animaux qui viennent mettre du désordre dans tes affaires. Ou qui viennent te voler ton repas. Et je me suis habitué à l'espagnol.

Vivre là bas, c'est connaître la tranquilité. Connaître le silence de la jungle ou son cri le matin à 4h. Lever constamment les yeux au ciel pour observer les oiseaux. Travailler de son corps, et pas avec des choses matérielles qui font tout le travail à ta place. On avait pas de grues, de porte-charges, on avait nos mains, nos corps pour construire, porter, rapporter tout le matériel. On faisait des chaînes humaines, et ne pouvait pas s'arrêter comme ça pour prendre une pause parce qu'on était essouflés, sinon cela cassait la chaîne. Alors on se dépassait. J'ai réellement appris à dépasser mes limites, à aller au delà du simple effort. J'ai compris que la fatigue, tout cela est une question de mental. On se fatigue plus vite à cause d'un stress et moins par une activité physique...

Pour moi il est tout à fait possible de vivre sans problèmes au sein de la forêt. Il suffit de ne plus s'attacher à tous ces aspects matériel. Toute cette technologie qui en fait nous coupe les uns aux autres. On est plus en communication sans ces outils "tech".

A suivre...


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