The Batman // De Matt Reeves. Avec Robert Pattinson, Zoé Kravitz et Paul Dano.
Depuis la fin de la trilogie de Christopher Nolan, Batman n’avait pas eu de film solo. Zack Snyder l’avait intégré dans Batman vs Superman puis dans la Justice League mais il n’avait jamais eu la chance d’en faire un film solo. Maintenant que Warner a décidé de faire table ras du passé une fois de plus, c’est Matt Reeves (The Joker) qui s’est chargé de cette nouvelle itération du super-héros. Ce qui me plait avec ce que fait Matt Reeves de l’univers du Batman c’est la façon dont est dépeinte Gotham qui a un véritable univers propre et une ambiance de film noir se rapprochant un peu des films policiers de David Fincher. The Batman a clairement été construit comme un polar sombre où le super-héros est presque une sorte de super-flic. The Batman a aussi un méchant qui vaut le détour. Pour une fois nous avons un Homme-Mystère qui vaut le détour (la dernière version en date, celle de Jim Carrey dans Batman Forever n’était pas spécialement intéressante à mes yeux). Dans cette ambiance gothique, The Batman nous offre donc quelque chose de réellement différent où tout le monde a une place et n’est pas éclipsé par Batman lui-même.
Deux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au coeur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance, le justicier solitaire s'est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens. Lorsqu'un tueur s'en prend à l'élite de Gotham par une série de machinations sadiques, une piste d'indices cryptiques envoie le plus grand détective du monde sur une enquête dans la pègre, où il rencontre des personnages tels que Selina Kyle, alias Catwoman, Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, Carmine Falcone et Edward Nashton, alias l’Homme-Mystère.
Matt Reeves ne fait pas de The Batman qu’un film sur Batman. La construction du film est elle aussi étonnante, transformant son récit en une sorte de mini-série où chaque épisode est presque distinct. Cela explique la variété visuelle du film et tout ce que ce dernier tente de mettre en place à sa façon. Les meurtres du « Riddler » où Homme Mystère sont intéressants et assez gore finalement. C’est plus percutant et cela permet de créer un vrai mystère policier en plus d’un mystère qui se suit sans aucun déplaisir jusqu’à la fin. Durant trois heures, The Batman ne laisse pas retomber la mayonnaise et se laisse porter par une galerie de personnages forts. Le mélange entre un film policier de David Fincher (qui se ressent à tous les coins de rue dans le scénario et dans la mise en scène) et quelque chose de plus proche du film de super-héros, The Batman est étonnant et la bonne surprise à laquelle je en m’attendais pas du tout. Certaines images sont épiques dans la façon de tapir le héros dans l’ombre pour mieux le faire apparaître dans la lumière (l’accident de voiture sur l’autoroute, la torche dans le Gotham Staple Center après l’inondation, ou sa première apparition dans le métro face à une bande de malfrats qui aiment tabasser tout le monde).
J’avais presque des doutes sur Robert Pattinson mais ce dernier apporte une dimension presque gothique au personnage. Le mascara et le maquillage autour de ses yeux en font une icône différente des précédentes versions du héros. On se rapproche alors de ce que Todd Phillips avait fait dans son utilisation du maquillage pour The Joker.
Note : 8/10. En bref, un Batman construit comme un polar de David Fincher aux allures de film de super-héros sombre cherchant à créer cette icône de l’ombre.
Sorti le 2 mars 2022 au cinéma