Il y avait la maison de François Muffat au bord de la pente à côté de celle de mes parents, aujourd’hui occupée par son petit-fils qui porte le même nom, où logeait une équipe de bûcherons italiens.
Chaque jour, après le travail, ils préparaient de la pastasciutta pour se restaurer après une longue et dure journée en forêt. Souvent, lorsqu'ils me voyaient autour de la maison de mes parents, ils m'invitaient à partager leur repas du soir en leur compagnie.
Leur recette consistait à agrémenter leurs pâtes avec des tomates et des herbes, ce qui n'était pas la façon dont ma mère les préparaient et j'adorais manger ces pâtes « à l'italienne ».
De toute évidence mes parents n'étaient pas trop inquiets de mon absence et c'était à une époque où les gens n'étaient pas encore trop paranoïaques à propos des allées et venues de leur progéniture.
Non seulement avais-je droit à un repas délicieux et gratuit, mais ces bûcherons m’apprenaient aussi quelques chansons italiennes assez salées que je répétais sur le champ, jetant ainsi les bases de ma passion pour les langues étrangères !