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Fort aux faibles

Publié le 09 août 2008 par Malesherbes
Fort aux faibles, faible devant les puissants.
Le 13 novembre 2007, notre Président s’est adressé avec une mâle assurance au Parlement européen : « j’ajoute que tous ceux qui ont fait l’expérience de renoncer à la défense des Droits de l’Homme au bénéfice de contrats, n’ont pas eu les contrats, et ont perdu sur le terrain des valeurs.»
A Tarbes, le 25 mars, notre guide éclairé a prononcé ces fermes paroles : «J’ai dit au Président Hu Jintao ma vive préoccupation, je lui ai demandé de la retenue. Je lui ai demandé l’ouverture d’un dialogue ; je crois qu’il est très important de faire part de notre vive préoccupation et en même temps de graduer notre réponse en fonction de la réponse que donneront les Chinois d’ici aux Jeux Olympiques ». Que de demandes, que de non réponses ! A la question : « vous ne fermez pas la porte au boycott aujourd’hui ?», il répond, toujours aussi fermement : « je ne ferme la porte à aucune éventualité mais je pense qu’il est plus prudent de réserver mes réponses à l’évolution concrète de la situation ». Apparemment, la situation a dû concrètement évoluer d’une façon que nos Excellences ont jugée favorable. De plus, une évolution peut-elle être autre que concrète ? Cette abondance de vives préoccupations avait dû troubler notre grand homme.
A Tarbes, il n’avait sans doute pas encore mesuré que « on ne boycotte pas un quart de l'humanité ». Remarquons au passage que, étant un des Grands de ce monde (si, si !), il devrait être au fait de la démographie : avec 1300 millions d’habitants, la Chine ne représente qu’un cinquième de l’humanité.
Le Dalaï-Lama, reçu sans problème par Angela Merkel (embrassée à satiété par M. Sarkozy), tout comme par le Président Bush, autre camarade de notre Président, n’a pas sollicité d’audience de ce dernier. Quel dommage ! Elle lui eut sans nul doute été accordée. Enfin, il pourra se consoler avec la visite de notre chanteuse nationale, Carla Bruni. Se prépare-t-on à rééditer les hauts faits de la deuxième épouse de M. Sarkozy, arrachant au péril de sa vie les infirmières bulgares à l’infâme, pardon, à notre grand ami, Mouammar Kadhafi ? Quand donc notre grand démocrate comprendra-t-il que son épouse n’a aucun rôle diplomatique à jouer ? En Grande-Bretagne, l’époux de la Reine est prince-consort. Dans une République, le conjoint du chef de l’État n’est rien d’autre que son conjoint. Question subsidiaire : qu’allait donc faire dauphin Louis à Pékin ?
Enfin, il est plus facile d'être fort face aux immigrés que simplement digne devant la Chine.

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