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Résultat du premier tour : trois blocs qui se détestent

Publié le 12 avril 2022 par Guy Deridet

Une gauche radicale (Mélenchon) une droite radicale (Le Pen) et un centre "radical"(Macron). C'est l'analyse de Natacha Polony, patronne de Marianne.



Résultat du premier tour : trois blocs qui se détestent Résultat du premier tour : trois blocs qui se détestent
Les deux partis qui dominaient la scène politique, LR et le P.S, ont été anéantis. Il n'en reste plus rien.

Les autres petits partis ont été éparpillés façon puzzle. Zemmour, qui briguait la 3ᵉ place est relégué à moins de 10 %. Les verts, alors que les problèmes d'environnement deviennent critiques, sont en dessous de 5 % !

Les trois blocs qui demeurent sont, pour l'instant, irréconciliables ; ils se détestent et, pas cordialement.

J'approuve cette analyse à l'exception de la dénomination de "centre radical" pour la galaxie Macron.

Macron lui-même, n'est certainement pas au centre. Il est à l'extrême droite, et de plus en plus, par rapport à 2017. Mais, il ne l'assume pas (encore). Au début de son quinquennat, il avait encore "une jambe gauche". Par la suite, il a effectué un virage à droite très accentué, qu'il tente évidemment de dissimuler à l'occasion de cette élection. Mais, qui ne manquera pas de s'accentuer encore, les élections présidentielles et législatives passées.

Son électorat représente effectivement 30 % environ. C'est celui des nantis, ceux qui gagnent, je dirais, plus de 5 000 euros par mois (pour un célibataire) et infiniment plus pour la tranche supérieure des infiniment riches. À quoi s'ajoutent les retraités disposant d'une retraite "confortable", c'est-à-dire entre 3 et 5 000 euros par mois.

L'électorat de Macron ne supporterait pas, comme leur idole, qu'on les range à l'extrême droite, mais en supportant Macron après tout ce qu'il a fait depuis cinq ans, ils se positionnent franchement à droite. Même s'ils pratiquent souvent la charité pouur les nécessiteux.

Ils ont très bien  compris le jeu pervers de Macron et le gouffre qui existe entre ses paroles et ses actes. Tout ce qu'ils en retiennent, c'est qu'avec Macron, ça marche pour eux ! Et ils ont bien l'intention que cela continue comme cela le plus longtemps possible. Tant pis pour les laissés pour compte, les" laborieux qui ne trouvent même pas de labeurs.

Les nantis pensent comme Macron que c'est leur faute, ils n'avaient qu'à mieux travailler à l'école. Ou pour les nantis qui n'ont pas de diplômes (il y en a !) : ils n'avaient qu'à mieux se "démerder", comme ils aiment à dire. Ils l'ont bien fait, eux !

En général les personnes de droite et d'extrême droite ne l'assument pas. L'électorat de Macron comme celui de Le Pen.

En ce qui concerne le bloc d'extrême gauche, à part une infime minorité qui généralement ne militent pas dans un parti, peu sont réellement d'extrême gauche. Ils ne sont pas prêts pour la révolution ou simplement pour en découdre "pour de vrai" mais ils s'affirment fièrement de gauche et haïssent profondément Macron et son électorat.

L'électorat de Marine Le Pen regroupe une minorité (on espère) d'extrémistes durs et pas purs, et une majorité d'électeurs issus des classes défavorisées. Jadis beaucoup d'entre eux auraient été communistes, aujourd'hui ils adhèrent à R.N (qui rime avec haine, vous l'aurez sans doute remarqué). De nos jours, malheureusement, on n'apprend plus à l'école la différence entre la droite et la gauche, et Macron pouvait se permettre (il n'ose plus depuis) sans que cela choque : être de droite et de gauche. En même temps.

En revanche l'on peut dire que Mme Le Pen a réussi parfaitement la manipulation inverse : être de droite depuis toujours et, en même temps, prôner une politique sociale résolument de gauche. C'est ce tour de passe-passe qui lui a permis de faire oublier à ses nombreux nouveaux adhérents qu'elle est notoirement de droite. Et qui lui a permis de remonter nettement dans les sondages, jusqu'à sa seconde place au premier tour de cette élection.

En tout état de cause, par les temps qui courent ; il ne faut pas grand-chose pour être suspecté d'être : de gauche, voire gauchiste, ou pire : islamo gauchiste, ou, dernière appellation non contrôlée, wokiste.

Ces observations apportées, le fait est là : la France, très longtemps coupée en deux, est désormais coupée en trois. Et, ces trois blocs se haïssent viscéralement. Ce qui est effectivement très dangereux pour l'avenir de notre démocratie.

Surtout avec un président comme Macron qui a tout fait jusqu'à présent pour diviser ses adversaires. Afin de mieux régner, bien sûr.

Le comble, c'est qu'il n'a cessé de souffler sur les braises et "qu'en même temps" il supporte de moins en moins toute contestation. Au point de ne pas hésiter à lancer systématiquement sa police sur des manifestants pacifiques, avec les dégâts collatéraux que cela a entrainés, entraine et entrainera.

Depuis son élection nous avons été plusieurs fois dans ce pays au bord de l'explosion. J'ai le sentiment que les Français auront beaucoup de mal à endurer encore cinq ans de Macronie.

Macron n'aura pas à s'en 'étonner tant il est avéré que, comme le dit la Bible : "Qui sème le vent, récolte la tempête".

[Regardez ici la vidéo de Natacha Polony, dont je salue l'excellent travail à la tête de Marianne, le seul hebdomadaire français que je supporte encore.








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