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Élodie Jauneau attend toujours son chauffeur

Publié le 15 avril 2022 par Desfraises
Élodie Jauneau attend toujours son chauffeur

Je pratique l'autopartage depuis quelques semaines maintenant. Plus écologique et économique que l'achat d'une voiture, option qui avait mes faveurs il y a pas si longtemps. Puis j'ai testé Citiz. Avec quelques cafouillages qui sont plus le fait d'utilisateurs peu respectueux (doux euphémisme) que du service en soi. L'abonnement, les formalités, la prise en main, le retour, tout le tremblement est un peu complexe au début mais avec un peu de patience et de jugeote, on en vient à bout.

Comme je change radicalement de rythme —j'ai désormais toutes mes soirées, tous mes week-ends—, je peux sillonner la région, conduire mon mec, le petit et l'amie aux confins de Marseille (les Goudes, la Baie des Singes, Callelongue), envisager un pique-nique dans l'arrière-pays, les Alpilles ou les Cévennes, sans vendre un rein, un testicule, ou faire l'hypothèque d'un patrimoine que je n'ai pas. 

Anecdote pas piquée des hannetons. 

20h15. Une Fiat 500 Hybrid m'attend en bas de chez nous. Pas loin en tout cas. Je tique quand je vois toutes les bugnes qui la "décorent" et entame une inspection de la carrosserie. J'applique mon pass de métro sur le pare-brise pour déverrouiller le véhicule. Ça clignote orange. Je clignote d'agacement. J'suis nouille. C'est pas la Fiat mais la Clio, juste derrière, que j'ai réservée. Je recommence le même cirque. Pour enfin m'asseoir, tourner le bouton de la radio, choisir une station qui apaise mon humeur, chercher le bip qui va soulever l'arceau sous la voiture et empêcher les automobilistes du quartier de me chiper mon emplacement pour le retour. Je me contorsionne pour trouver ce fichu bip. Où est cette abomination de bip ?!?!? 

J'appelle l'assistance. On me rassure. Si, lors de la restitution, la place est occupée, je peux me garer dans un rayon de 300 mètres. Euh... J'ai plus de chance de boire une Suze avec Madonna sur le Vieux-Port que de décrocher une place de parking le soir à Marseille. On annule. Il m'indique la marche à suivre. Me propose un autre véhicule, la fameuse Fiat 500 juste devant que je couvais des yeux plus tôt. Ok, si elle contient le fameux bip, fonce Alphonse.

Je démarre la pitchoune, me mets en double file, appuie sur le boîtier pour remonter l'arceau. Et là... le sésame métallique tente une remontée sous la Clio précédemment testée. 🤯 Épisode neigeux dans mon cerveau. J'inspire. J'expire. Je tente de soulever le machin censé protéger ma place. Peine perdue. L'emplacement ne sera pas davantage gardé puisqu'il ne peut être déclenché que par le bip retenu contre son gré dans la poche du cornichon qui a conduit la Clio avant moi. 

Vous n'avez pas tout compris ? Rassurez-vous. L'interlocuteur de Citiz (le deuxième que j'épuise de la soirée) s'est fait, lui aussi, des nœuds au cerveau avant de saisir qu'en plus du précieux bitogno manquant, les clients précedents avaient joué aux chaises musicales. Bref, il est déjà 20h45 et comme j'ai d'autres chats à fouetter et l'amie qui fait le pied de grue à Saint-Charles, j'annule tout, je marche d'un pas vengeur jusqu'à la station levélo (le Vélib marseillais) la plus proche, enfourche l'engin et dévale en danseuse les deux kilomètres qui me séparent de la gare. 

Ouf. 

C'était un billet multi-modal : après 1 TGV Paris-Marseille pour Élodie, 2 véhicules en carafe et 1 vélo pour moi, nous empruntons alors bras dessus dessous le métro marseillais pour regagner le maison-doux-maison où nous attendent le petit, mon mec et des quichenettes maison accompagnées d'un coteaux d'Aix de derrière les fagots.


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