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Pagodes, humanisme et libertés

Publié le 09 août 2008 par Kalvin Whiteoak

pagode_chinoiseAlignés, couverts, tirés au cordeau : c’est parti,on olympise à Beijing à tous crins et les anneaux déployés.

TSR, RSR, quotidiens, feuilles de choux, tribunes, parchemins, signaux de fumée, sémaphores, crieurs de rue et autres supports médiatiques vont nous casser les oreilles avec le dieu sport pendant plusieurs semaines, cette idole qui transcende les nationalismes sous la houlette molle et très intéressée du CIO.

CIO, Cercle Immensément Opportuniste ? On a exporté là-bas tous nos amateurs de qualité, du style Federer ou autre distingué représentant du hippisme dont le simple prix de la monture en millions permet de douter que l’idéal olympique veuille encore dire quelque chose.

Des grands sprinters ramasseurs de dollars, des footballeurs gagnant des millions par mois redevenus “amateurs” pour un court instant. Bref un bastringue qui a lieu tous les 4 ans selon le fameux adage romain qui ne s’est pas encore révélé faux: panem et circenses (du pain et des jeux pour ceux qui auraient un trou de mémoire).

Il n’y a que les Géorgiens et les Ossètes du Sud qui ont choisi ce moment inopportun pour se tirer la bourre et faire travailler les chancelleries par cet été chaud, alors que de son côté la petite délégation mauritanienne aux JO est partie sous le règne d’un gugusse et reviendra sous celui d’un colonel ou général, tout aussi gugusse à première vue que le premier mais qu’il a emprisonné…

La Chine, 5000 ans d’histoire, une culture hors du commun, un parti omniprésent et omnipotent. Des libertés “à la chinoise” un peu comme les nouillettes éponymes entassées dans leurs sachets. Plus grand commun multiple ou plus petit dénominateur ? comment faire évoluer vers une société plus libre un peuple aussi nombreux aux origines aussi diverses ?  ce peuple sait-il vraiment ce que démocratie veut dire ? et s’il le sait, en veut-il vraiment.

A voir le goût du chinois moyen pour les attroupements coordonnés, pour les imposantes manifestations de masse que n’aurait pas reniées Ceaucescu ou d’autres “gentils organisateurs du passé”, on peut en douter.

Le rédacteur de ces lignes a eu le chance de pouvoir visiter la Chine et aussi d’y travailler en 1989. C’est vieux, mais pas tellement. C’est d’ailleurs de là-bas, au fin fond de la province du Fujian qu’il a appris la chute du mur de Berlin, au téléphone avec la Suisse et non pas par les journaux…à l’époque on pouvait douter de la volonté du Chinois local d’obtenir autre chose que de meilleures conditions de vie.

Aujourd’hui il semble que les choses évoluent : on consomme et on est encouragé à le faire par le parti. On voyage, on dépense, on produit. Bref les fourmis bossent et gagnent du galon social. Mais il est plus que douteux qu’un pays comme la Chine puisse évoluer vers un modèle à l’occidentale de démocratie.

Culturellement un tel saut ne fait pas partie des ambitions populaires. Le Chinois aspire sans aucun doute à plus de liberté, mais dans un concept extrême-oriental où le respect de certaines valeurs de base l’emportera longtemps encore sur le droit de l’hommisme ambiant en Europe. On peut même se demander si le respect de ces valeurs de base qui a presque une couleur spirituelle n’est pas ce qui manque actuellement en Occident, où les sociétés vont et viennent sans but, sans objectif, sans idéaux, sans commune destinée forgée par chacun pierre après pierre. Et si la Chine nous donnait une leçon de “vivre ensemble” ?


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