Magazine Conso

Mon premier trimestre de grossesse

Publié le 22 avril 2022 par Theopencloset @opencloset_bkt
Mon premier trimestre de grossesse

On connait peu de femmes autour de nous enceintes durant leur premier trimestre de grossesse. L'explication est simple, cette période est souvent gardée sous silence. On découvre souvent la grossesse une fois cette période "fatidique" finie. Et c'est là qu'on réalise, waouw pendant les trois derniers mois, elle était déjà enceinte et on ne savait rien!

On réalise donc très peu, ce par quoi passe une futur maman durant son premier trimestre de grossesse. Ce tabou est dû pour une grosse partie au fait que durant cette période, les risques de fausses couches sont plus importants. C'est donc par recommandations, ou superstitions, une période que l'on passe sous silence au cas où le pire arrivait. Et pourtant c'est également l'une des périodes les plus riches en émotion et changements, où l'on aimerait être soutenue...

Le premier mois, la découverte

Comme je vous le disais lors d'un article précédent, notre petit koala a été désiré, même s'il est vrai que nous avons eu la surprise et la chance qu'il arrive vraiment rapidement. J'avais arrêté ma pilule quelques mois déjà avant que l'on veuille se lancer, car je venais de finir mes stocks de pilule française que j'avais apporté, et plutôt que d'en chercher une autre qui me convienne (j'ai eu pas mal de problèmes à cause de ça) je me suis dit qu'après 16 ans à la prendre, il était temps de laisser une pause à mon corps. A mon grand étonnement, malgré le fait que cette pilule ne me faisait pas avoir de règles, j'ai eu un retour de cycles réguliers immédiatement, vraiment au jour près.

C'est fou comme lorsqu'on prend la décision de vouloir se lancer, même si ce n'est pas du tout pressé, on ne peut s'empêcher de faire attention à nos jours de fertilité, d'ovulation , etc. Mine de rien, un calendrier se met en place dans notre tête. Ce mois là, le jour de mon ovulation, je ne pourrais vraiment l'expliquer, mais lorsque je montais à cheval, j'ai senti une sensation vraiment différente. Un peu douloureux même. J'étais partagée entre la peur que cela signifie que je n'arriverai jamais à tomber enceinte tant que je montais autant à cheval, mais aussi, le fait d'être très intriguée par cette nouvelle sensation que je n'avais jamais senti avant. Qu'est-ce qu'il y avait bien pu se passer cette fois-ci qui n'était jamais arriver avant. Forcément on espère secrètement.

Le jour J arrive et.. rien n'arrive. Je l'ai su tout de suite. Je me suis dit que dans le doute j'allais attendre le lendemain pour faire le test et mettre toute les chances de mon côté mais au fond, je savais. J'avais même commencé à préparer le terrain pour l'annoncer à Max en lui disant que ce serait bien que le lendemain on se fasse un petit truc en amoureux le soir après le travail.

Le lendemain matin arrive enfin, (il est conseillé de faire le test avec le premier pipi du jour), et la confirmation est là. ça y est c'est bien réel! Une tempête d'émotions commence, la joie, le stress, la peur, l'excitation, l'amour... C'est juste incroyable! J'ai qu'une envie c'est de le partager avec Max, mais j'avais vraiment envie de faire quelque chose de spécial. C'est là que la journée la plus longue commence puisqu'il fallait attendre jusqu'au soir pour lui annoncer. Habitant en plein milieu de nul part, je n'avais pas la possibilité de lui acheter quelque chose, mais je me suis tout de même débrouillée en lui faisant un petit porte-clé que j'ai fabriqué en inscrivant dessus Futur Papa. (à l'époque je faisais mes bijoux donc j'avais tout ce qu'il fallait pour ça)

L'annonce se passe au mieux, le futur papa est aux anges, et moi aussi évidemment. On profite de ce petit nuage le plus longtemps possible mais rapidement les choses sérieuses commencent.

Etant toute seule à l'étranger, sans médecin traitant ou autre qui me suit régulièrement, pas évident de savoir vers qui me tourner pour poser nos questions sur la démarche à suivre. Je prends rendez-vous avec la gynécologue pour essayer d'en savoir plus et surtout pour qu'elle puisse répondre à ma plus grosse crainte, est-ce que je peux continuer à monter à cheval sans danger.

Le rendez-vous se passe bien, elle me prescrit une prise de sang pour confirmer la grossesse et faire tous les tests sanguins nécessaires pour écarter d'éventuelles maladies, connaitre le groupe sanguin, etc. Et puis le plus important... l'équitation n'étant pas considéré comme un sport de contact, il n'est pas déconseillé durant la grossesse. Bien qu'évidemment une chute peut être grave, mais bon, à ce moment là on ne fait plus rien si on doit commencer à s'inquiéter des chûtes.

Le premier mois se termine plutôt tranquillement et rapidement (puisque déjà bien entamé).

Pour ma part j'avoue avoir trouver ce secret relativement lourd à porter.

Tout d'abord, car en apprenant la nouvelle, on a envie que d'une chose, c'est de crier sur tous les toits notre bonheur de devenir parents, le partager avec nos proches et fêter la bonne nouvelle ensemble. Le fait de ne pas pouvoir exprimer notre joie avec le monde entier est tellement frustrant. Bien sûr on peut toujours en parler à quelques proches mais il faut quand même garder un certain masque avec le reste des gens, et faire comme si de rien était. Pour notre part, c'était d'autant plus difficile que nos proches étaient dans un autre pays, et nous habitions sur notre lieu de travail donc nos amis étaient nos collègues, nos voisins et les nouvelles circulaient aussi vite qu'à Wisteria Lane (cf Desperate Houswives).

D'autre part, ne pas en parler nous oblige aussi à garder tout nos symptômes pour nous, sans que notre entourage puisse comprendre ce qu'il nous arrive. Il faut savoir que pendant le premier trimestre, bien sûr il y a les fameuses nausées pas toujours évidentes à gérer, mais pas que. Nous sommes également pris d'une énoooorme fatigue où l'on a qu'une envie c'est de dormir tout le temps. Moi qui ai toujours détesté les siestes je me suis retrouvée à dormir durant toutes mes pauses du midi, dès mon retour à la maison en fin d'après midi et le soir si je tenais jusqu'à 20h30 c'était la folie. Sans oublier nos éventuels sauts d'humeur liés aux changements d'hormones, le fait qu'on ne peut plus boire de l'alcool et tous ces changements qu'on ne peut expliquer et que l'on doit prendre sur nous, alors que c'est justement un moment où l'on aurait besoin que les gens nous soutiennent, ou du moins nous comprennent.

J'ai tout de même eu la chance d'avoir des nausées plutôt légères. Je n'ai pas vomi une seule fois mais par contre c'était toute la journée. Donc autant vous dire que des choses comme se pencher pour curer les pieds des chevaux devenait mission impossible. Mais il fallait continuer. Max venait m'aider après sa journée de travail pour curer les boxes car avec la fatigue et tout, je devenais vraiment lente et je voyais bien que ça commençait à faire chier la fille avec qui je travaillais. (Malheureusement on n'était pas vraiment copines donc difficile de lui confier le secret pour qu'elle comprenne la situation et du haut de ses 18 ans, c'était plus facile de faire la gueule ou d'aller critiquer chez les autres).

La saison de polo continuait, les bières en fin de journée se faisaient de plus en plus nombreuses, et nous étions obligés avec Max d'user de stratagèmes pour que personne ne remarque que je ne buvais pas. Il faut comprendre que ce n'est vraiment pas le genre d'endroit et de contexte où on refuse une bière sans raison valable. Max avait donc la lourde mission de finir sa bière et la mienne, en changeant régulièrement de bouteille, pour que la mienne ait l'air de descendre régulièrement. J'avoue que c'était assez drôle, un petit piment haha. J'ai tout de même fini par le dire assez rapidement à une collègue et amie avec qui je m'entendais très bien, car ça devenait trop dur à garder toute seule et les concours arrivant, j'avais peur que si mon secret était découvert on ne me laisse pas groomer.

Tout se déroule du mieux qu'on peut, la fatigue et les nausées sont toujours là mais on s'y habitue. Arrivent maintenant les aversions pour certains aliments. Autant, je n'ai rien eu qui me donnait vraiment envie, autant chaque jour je pouvais découvrir qu'un aliment ou une odeur ne passait plus, mais alors plus du tout. Mais bon j'ai la chance et tout particulièrement à ce moment là, d'avoir un fiancé au top, toujours au petit soin à trouver des nouvelles recettes pour me satisfaire.

Le temps passe et avec Max forcément on réfléchit à nos plans pour le futur, est-ce qu'on reste ou rentre en France. Ce n'est pas évident de prendre cette décision, mais notre visa se termine en Janvier donc mine de rien, il faut prendre la décision rapidement.

Au fur et à mesure on se dit qu'il est temps de l'annoncer. Je me souviens que Max n'attendait qu'une chose, c'était de pouvoir le crier sur tous les toits. Je trouve ça tellement mignon d'ailleurs, il était vraiment comme un enfant à insister pour pouvoir partager son bonheur. On l'a d'abord dit à ma petite soeur qui était venue nous rendre visite au Ranch. On n'avait pas encore fini le 3ème trimestre mais c'était une des seules fois où j'allais la voir en face avant un moment, et il était hors de question pour moi de lui annoncer par téléphone alors que c'était la seule personne proche qui était dans le même pays que nous.

Je sais que c'était dur pour Max mais j'ai annoncé la nouvelle plus rapidement à mes proches qu'à ceux de Max. Je ne pourrais pas expliquer trop pourquoi, mais il était beaucoup plus difficile pour moi de l'annoncer en avance, à ces proches qu'aux miens. Je savais qu'avant la fin du premier trimestre, le risque était toujours là, et je crois qu'il était plus facile pour moi d'assumer, la peine de mes proches qui seraient compréhensif envers moi, si jamais le pire arrivait, alors que pour les proches de Max, j'avais ce sentiment de responsabilité, qu'ils m'en voudraient si j'en venais à perdre le bébé de leur fils, leur frère... Je ne sais pas trop comment l'expliquer mais c'était vraiment pas évident pour moi de gérer ce besoin d'attendre pour certaines personnes alors que je comprenais tout à fait que Max veuille le dire également.

Et puis la fin du premier trimestre arrive avec grand soulagement, on peut enfin l'annoncer à tout le monde, mais surtout cette épée de Damoclès au dessus de la tête s'estompe petit à petit, on peut enfin souffler. Ce poids disparait en même temps que les nausées et la fatigue, on peut enfin profiter du bonheur pleinement.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theopencloset 367 partages Voir son profil
Voir son blog