KUORI, c’est le nom du nouveau matériau imaginé par Sarah Kim Harbarth, dont la matière première est faite de déchets organiques. La designer a collaboré avec le studio Punctuate Design pour la conception d’une semelle de chaussure faite à partir de ce nouveau matériau écologique. Découvrez le processus créatif qui a fait naître KUORI.
L’upcycling au cœur de sa démarche
Sarah Kim Harbarth a à cœur de participer à une conception responsable, fondée sur la philosophie du « Cradle to Cradle » (qui signifie la possibilité de créer et recycler à l’infini). Elle explique qu’aujourd’hui, il faut mettre l’accent sur notre manière de consommer et sélectionner les bons matériaux. Tous ses travaux sont empreints d’une démarche écologique forte.
“En tant que concepteur de produits, il est particulièrement important pour moi de créer un design durable, car la responsabilité doit déjà être intégrée dans l’idée« , explique-t-elle.
Avant l’obtention du matériau final qu’est KUORI, la designer a parcouru du chemin.
En effet, la création d’un nouveau matériau est une tâche complexe pour de nombreuses raisons. Il faut tenir compte des coûts de production, de l’impact environnemental de la production mais aussi de l’approvisionnement des ressources nécessaires à sa création.
Le point de départ de KUORI ? Sarah l’a trouvé en s’attardant sur la quantité astronomique de déchets que nous produisons chaque jour. Dans cette source inépuisable appelée “déchet”, la créatrice voit plutôt une opportunité d’upcycling pour son exploration matérielle.
À force d’expérimentations et de recherches, Sarah obtient finalement un matériau qui utilise principalement des peaux de bananes. En résulte un nouvel élastomère thermoplastique élastique, durable et capable de se décomposer après utilisation. Ses propriétés et sa solidité en font un matériau qui pourra servir de nombreuses applications.
Du matériau brut aux semelles de chaussures
KUORI est né dans la quantité de peaux de bananes jetées chaque jour. Ensuite, il fallait encore passer du matériau brut à une application utile pour celui-ci. Toujours dans une démarche plus écologique, Sarah s’attaque alors naturellement au caoutchouc qui compose les semelles de nos chaussures. En effet, ce caoutchouc est responsable d’une immense quantité de micro plastiques qui polluent notre environnement. Quand les semelles se décomposent, les particules sont acheminées par ruissellement jusque dans nos océans, où elles sont ingérées par la faune.
La créatrice s’est alors dit que son matériau KUORI pouvait révolutionner la chaussure !
Elle a travaillé sur un prototype de semelle plus responsable et contenant un nombre infime de microplastiques. C’est à ce stade du projet que Sarah Kim Harbarth a collaboré avec les designers industriels du studio Punctuate.
Aujourd’hui, le projet a bien grandi. L’équipe qui travaille au développement de KUORI est désormais composée de designers matériaux, designers industriels, ingénieurs, spécialistes des matériaux et bien d’autres…
Nous sommes certains que ce nouveau matériau a de beaux jours devant lui tant il répond aux problématiques urgentes de notre monde actuel. Le marché de la chaussure est une première étape mais KUORI pourrait servir à de très nombreuses applications (des indices se cachent d’ailleurs dans les photos !).
Découvrez l’univers de Sarah Kim Harbarth et les travaux du studio Punctuate Design
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